ET
SAVEURS
À la mi-janvier roulent des nuages
noirs. Une vapeur chaude s’installe
dans la ville. Au récif, l’océan
brode
un ourlet plus blanc. Les mangues
mûres, dans leur gaine de cuir,
pendent sous les feuilles.
La dernière averse, le dernier coup
de vent, ont fait rouler les fruits
par
centaines, éclatés au bas des
pentes.
Dans les rues, du côté des vieilles
maisons de bois, dans les
faubourgs,
flotte une odeur aigrelette, comme
une odeur de compotes et de
ferments.
On cueille les fruits avec de
longues
perches. Ils seront vendus sur
les étals, devant les portes, au
petit
matin.
Les enfants préfèrent les mangues
vertes. Ils les croquent en se
baignant,
après les avoir trempées dans les
eaux salées.
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