samedi 3 novembre 2018

PROFILS DE MÉDAILLES ET DE MONNAIES ...





PROFILS DE MÉDAILLES ET DE 

                 MONNAIES















Mille neuf cent trente six ... Alain Gerbault 

écrit à son ami, Jacques Boulaire :


-” Trop de bateaux, trop de touristes ...”
En mille neuf cent trente six !


À la même époque, il s’inquiète de 

l’éventualité d’une guerre en Europe :



-” Me faudra-t-il rejoindre la France et cette civilisation que je n’aime pas ? “


Troublantes, ces phrases ! Il y faut marquer la pause.





-” Il faut bien que je vous dise, puisqu’ils en 

sont empêchés eux-mêmes, tout le mal que 

font aux indigènes des îles Marquises nos 

colons et nos missionnaires ...”



Nous reprenons ici, de mémoire, le dit du 

navigateur solitaire. Six lustres plus tôt; Paul 

Gauguin ne disait pas autre chose;




L’oeuvre colonisatrice, notre enfance en tira le 

meilleur de sa foi et de sa ferveur. Au bout du 

compte, se résout-elle ainsi ?




À leur époque, le peintre, comme le 

navigateur, étaient des marginaux. Notre 

époque, elle, a pris l’habitude, depuis qu’elle 

s’est engagée sur les chemins de Katmandou, 

de revêtit le marginal de l’habit du prophète.




Il serait trop facile d’ironiser ... Trop nauséeux peut-être ausi. Gardons ces profils de médailles si nous le pouvons encore.




Je ne sais pas si les indigènes ( le mot existe-t-

il encore ? )sont plus malheureux ou plus 

heureux que leurs grands-parents ... Trop 

facile aussi de parler des forages d’eau 

potable, de l’éradication des maladies 

contagieuses, des flots de musique répandus 

au-dessus des océans ... Facile, de compter les 

écoles, les collèges et les lycées.





Mais certainement trop facile de ne parler que 

de fumées, de gaz d’échappement, de boîtes de 

bière dérivant sur la mer, de l’introduction du 

Loto et de la transformation des Vahinés en 

caissières de supermarchés. Les réalités ont à 

la fois plus d’évidence encore, et plus de 

complexité.

La revendication d’identité est souvent un cri pitoyable.





Alors, sommes-nous coupables d’avoir 

bousculé les pierres noires des Marae ? _ Des 

victimes humaines y étaient immolées.




Sommes-nous coupables du délit de 

civilisation ? _ La Reine de Tahiti ne se 

déplaçait qu’à dos d’homme et les nobles Arii 

étranglaient leurs nouveaux-nés. Il est vrai 

que ...



L’homme blanc doit-il sangloter ?
En vérité on finit par ne plus très bien savoir 

...Et ceci sans parler de fission nucléaire ...





Oui, les portes à la Vauban, les tours rondes et 

les tours carrées, les cloîtres et les chaussées 

dallées, la prison et la cathédrale de l’archipel 

des Gambier nous paraissent complètement 

saugrenus. 

Ils étaient fous, nos missionnaires ? Ou bien 

fourbes ? Nos administrateurs, ils étaient tous 

stupides ?



Il faut sans doute se garder de tout noircir et 

de tout dorer.



Quelques prêtres, à la fin du dix neuvième 

siècle, passaient à l’île de Pâques ... Ils virent 

s’enfuir les habitants : Ils savaient trop la 

peine des Mangaréviens à La construction de 

leur cathédrale!



Mais au fait ... Et les Moaï dont on fait si 

grand cas, combien de litres de sueur humaine 

pour tailler et dresser l’un de ces géants ?


Autre temps, autres lieux, autres valeurs : 

C’est toute l’humanité qui va ainsi ... qui va.

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