Il était une fois ... Je vous jure
que
c’est la vérité vraie ! Il était
une fois
un paquebot tout blanc, battant
pavillon des États-Unis d’Amérique.
Il s’appelait la “Mariposa”. Il
faisait
dans les îles des croisières
régulières.
Les pertuis en sifflent encore les
légendes.
Les croisièristes américains sont
souvent âgés. Parmi eux, les femmes
sont plus nombreuses que les
hommes : simple effet des lois de
la
nature puisque l’espérance de vie
n’est pas la même pour les deux
sexes.
Ce grand bateau blanc ...
Qui l’avait nommé la “Mariposa” ?
En fait, on l’appelait la
“Ménoposa” ...
Les veuves américaines portent
souvent chapeau, short et souliers
plats. Elles se déplacent par
groupes
de trois ou quatre. Elles ont la
peau
très blanche et de la cellulite sur
les
cuisses. Elles dégustent des
ice-cream
Quand elles sont suivies d’un homme,
celui-ci est plutôt grand et sec, du
type d’Abraham Lincoln, portant les
caméras en bandoulière.
-” Tu n’as pas de chance,
aujourd’hui, disais-je au barman :
Regarde, le bateau ne t’amène que des
vieilles !”
-” Tu n’y connais rien, me
répond-t-il,
ce sont celles qui paient le mieux !”
On raconte encore ...
Et l’on en rit, bien sûr ...
-” Tu te souviens ? Le jour où la
“Mariposa” a dû stopper dans la
passe
pour débarquer trois soldats de la
Légion Étrangère qui s’étaient
oubliés dans les cabines !”
Plus tard, il y eut le “Liberty”,
autre
gros bateau blanc ... Il y a
maintenant
le “Wind-Song”, paquebot de la
dernière génération, à voiles.
Il appareille tous les samedis
soirs de
Papeete. Il revient tous les
vendredis.
Bien éclairées, en pleine nuit, les
voiles donnent à ce bateau un chic
sans pareil.
Au temps de la “”Mariposa” on
disait
déjà que les veuves embarquaient
grâce à la prime d’assurance-décés
de leur époux.
Il semble que cela reste vrai. :
La croisière coûte cher !
Les touristes contribuent à
l’économie du pays par les dépenses
qu’ils y font pour leurs plaisirs,
celà
ne les empêche pas d’être lucides :
_” J’abrège mon séjour. je rentre
au
pays pour y dépenser le reste de
mon
argent ... Tout est ici hors de
prix !”
Combien rapportait au Territoire ce
groupe de cinq personnes aperçues
l’autre jour au restaurant de
Papara,
près du jardin botanique ?
Chacun d’entre eux mangeait avec
application, le petit doigt levé en
maniant la fourchette et le couteau
...
un vulgaire sandwich au jambon et à
la salade verte.
-” J’ai soif, mais on boira une
bière
au bar, sur le bateau ...
Elle nous coûtera moitié prix de ce
qu’elle coûte à terre !”
Les touristes sont toujours
attendrissants ...
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