samedi 17 novembre 2018

MAIS LE VETEA ...





MAIS LE VETEA ...



 




Au fond du port, tout au fond, gris, devant

le gris des citernes de carburants, les

vaisseaux de la Marine Nationale sont

tapis. Gros lézards se chauffant au soleil,

ils ne bougent guère.


 


De l‘autre côté une énorme bête noire est à

 quai, chargée de containers de toutes les

couleurs. Elle s’est assoupie là depuis hier

soir après avoir déplié ses appendices.

Elle respire doucement, étirant vers le

nord une haleine fuligineuse.








Arrive un pétrolier, bleu, long, bas sur l’eau

 tuyauteries rutilantes. Deux coléoptères

noirâtres l’ont pris en charge, l’un à tribord,

 l’autre à bâbord. L’un à l’avant, l’autre à

l’arrière, têtus. Il font virer le mastodonte,

doucement , lentement, sans bruit.








Moorea est proche, île parée d’or,

orgueuilleusement drapée de vert, non

sans élégance.






Le ferry demande le passage : Un coup de

trompe, bref ...




C’est un bousier disgracieux, mais décidé.

Un insecte hydrophile, haut perché sur des

 Patins. Il le double : Lui-aussi, il va à

Moorea


 Tout un peuple se penche aux rambardes,

ivre de vitesse.





Quant au Vétéa ...


 




Le Vétéa est un voilier trapu. Sa coque en

acier est peinte en noir. Son unique mât est

 en bois verni. Il a des bosses. Il a des creux.

 Il a dû en voir de rudes!

Amarres s’effilochant ...




À la proue, trois cocotiers ...

Oui, j’ai bien dit des cocotiers, et déjà de

jolie taille ! Ils poussent dans des bidons.

Tout autour, dans des caisses en bois blanc,

 poussent des pervenches de Madagascar,

blanches et violettes, en gros bouquets.






Ah ! Le Vétéa ! ... Le roof est à persiennes

vernies, entrouvertes toujours :

Quelqu’un habite là, qui ne doit plus guère


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