LES CIMETIÈRES
Il est des cimetières
Gais comme villages au printemps
Le lierre y dessine des guirlandes
La violette fleurit sous la haie
Les tombeaux semblent des maisons
Les dalles sont ornées de rosiers
La plus humble des sépultures
Est aussi coquette qu’un jardin
Le cimetière de mon village est propice à
la promenade
J’y vais trouver mes parents
Je porte un myosotis à mon aïeule
Je visite mes amis
Je leur dis les nouvelles du pays
Et combien je suis heureux de les avoir
connus
Je salue le Notaire, le menuisier, le
Commandant
Et le Maréchal-ferrant
« Julot, les canards sont passés cette nuit
C’étaient des milouins »
Je remercie la Dédée qui m’apportait des
asperges sauvages
« Tu sais, Mariette, les champignons sont sortis ce matin … »
« Mon pauvre Jean-Marie, si tu voyais
ça !
On a construit une maison dans ton jardin ! »
Je m’attendris sur le sort de la maman
Dont le petit n’a vécu que le temps d’un
matin
Je sais d’autres nécropoles
Où l’herbe frémit dans le vent
Les tombeaux sont carrelés de faïences
On allume des bougies jusqu'au matin
Pour la fête des saints
J’en connais d’autres enfin
Désolés, désolants
Auxquelles le passant
N’accorde plus même un regard
Ah ! Je veux que l’on m’enterre
Dans un champ de coquelicots !
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