mercredi 28 juin 2017

QUAND VIENT LE GRAND MAUVAIS TEMPS ....





QUAND FLEURIT LE CHRYSANTHÈME


                                    DE LA MER ...













Chant 1




Quand fleurit le chrysanthème de la

                                                      mer

Violet sur gris et vert







Quand fleurit le chrysanthème de la mer

Le vent souffle tant

Tant écume la vague courant courant

Le vent hurle tant

Un soir de février s’ouvrit le

                                             Chrysanthème

Carême prenant

Le chrysanthème de la mer

Fleur de mort

Le vent souffle tant

Écume la vague courant courant

Corolle effeuillée par le vent

Entends le vent le vent le vent

Entends le vent carême prenant

Long beuglement porteur de misère

Le vent hurle tant

Fanée la fleur du chrysanthème

Nuages lourds courant dans le ciel noir

Courant vers le couchant

Ô courant !








Fanée sur la mer la fleur du

                                              Chrysanthème

Longues lames déferlant

Coups sourds sur les sables

Le vent le vent le vent au goût du sel

Long beuglement annonceur de misère

                                                   D’où venu ?
Beugle dans le vent taureau blessé à

                                                            mort
Hurlement du vent

D’où venu ?

Dans la nuit des chrysanthèmes

Longs beuglements annonceurs de

                                                          Misère

Ô le vent !









Chant 2




La mort n’est rien vois-tu

Entends-tu bien le vent ?

O le cri de la sirène !

Au jour du grand mauvais temps


S’en va passer le goéland

                                                 Tout blanc

Indifférent


Aux allées du cimetière

S’en vient marcher le goéland

                                                  D’où venu ?

Sur l’aile du vent ?




 


Chant 3






Dans le mauvais temps le navire

Haletant frémissant

Navire livré au vent tout vivant

Ô dans la nuit les déferlantes !

La roue de barre ne gouverne plus

Sous les pinceaux des phares naissent

                    des fleurs

S’éteignent et se rallument

Chrysanthèmes violets ou blancs

Fleurs de la mer fleurs de la mort

Et ces longs beuglements qu’on entend

Du taureau qui va mourir et qui le sait

Ô le vent le vent le vent !

Le vent pousse à la côte inexorablement

Le navire halète et frémit

Livré vivant au vent au courant

José-Maria Marcelino Léandro Remigio

Bénito José José

Alvaro Grégorio Perfecto

Claudio Antonio Eugénio

Matias le mousse qui n’a que

                                               dix sept ans

D’autres encore dont rien n’a recueilli

                                                les noms

Dix neuf hommes

De San Sébastian en Corogne

Fleurs de la mer fleurs de la mort

Ô ce long beuglement du taureau blessé

Qui va mourir et qui le sait !








Chant 4




Ô le cri de la sirène !

Au jour du grand mauvais temps

S’en va passer le goéland

Tout blanc


La mort n’est rien vois-tu

Qu’un grand poisson froid

En cotte d’argent


Il glisse invisible

                                                 Indifférent
Infiniment




Le vent le vent le vent dans les volets

Entends sur le toit claquer les tuiles

Entends craquer les arbres dans les bois

Entends sonner la vague

Entends fouetter la pluie

Le Malin frappe chez nous

Celui qui fait les malheureux





Chant 5




Sainte Marie mère des marins

Nous te prions par Saint Jacques

Notre patron

Qu’une barque


porta jusqu’à Iria Flavia

En Galice près de Padron








La première baleinière

Emportée par le vent

Dans la seconde nous grimpâmes deux

Que la vague arracha et jeta

                                                dans les flots

Sang du Christ !

Comment garder son souffle entre les

                                            gorgées d’eau ?

Arracher les bottes et les habits

Nager nager

Roulé tout nu sur le sable

J’ai couru dans la dune

J’ai couru dans les champs

J’ai couru dans les vignes

Sainte Marie mère des marins

L’aurore ne fleurissait pas encore







La mort n’est rien

Qu’un grand poisson froid

En cotte d’argent

Invisible il glisse

                                                 Infiniment

Indifférent




Au jour du grand mauvais temps

Entends-tu bien le vent ?

S’en va passer le goéland

Tout blanc










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