BOTANIQUE
Un grand arbre secoue par grappes
les
cosses sèches de ses gousses vides.
En d’autres îles, créoles celles-là,
les
mêmes cosses craquètent tout autant
et de
semblable manière. Là-bas, on nomme
cet
arbre “langue-belle-mère”.
Je ne sais le nom que porte ici
cette sorte
d’acacia.
Pourquoi cet arbre voisin a-t-il
été affublé
du nom de “fromager”? Je ne vois
ici
aucune évidence. Par contre, on le
nomme
aussi kapokier. Sans aucun doute on
l’identifie mieux ainsi.
Il se dévêt de toutes ses feuilles
lorsque les
fruits sont murs. On croirait alors
un arbre
mort.
Le vent emporte les flocons qui
s’accrochent partout. C’est ainsi
que se
dispersent les graines.
Un poète, ( ils sont tous un peu
magiciens),
un poète a fait éclore aux branches des
arbres, sur les pentes de la vallée
de
Tipaerui, des tulipes par milliers.
Nous avons bien besoin des poètes :
C’est au fond de cette vallée que
s’entassent les ordures de la ville
…
En d’autres archipels, plus
britanniques,
l’arbre que nous appelons ici le
“Flamboyant” se nomme
“Christhmas-tree”.
On devine pourquoi : C’est qu’il fleurit à
Noël.
Je cherchais l’autre jour, près du
temple
d’Afareaitu, sur l’île de Moorea,
le superbe
parasol que les jours de la
Nativité
embrasaient naguère. Il couvrait
une
partie de la toiture et c’était
merveille.
Aurait-il été victime de quelque
cyclone ?
Sur une plage de sable noir sont
écloses
des étoiles très étranges : Pompons
de
filaments violets à bouts dorés,
comme
illuminés, posés au centre des
corolles
blanches ...
Les feuilles de l’arbre d’où elles
sont
tombées sont larges et rondes. Le
fruit a la
forme d’une barette de curé.
Dans l’Océan Indien on l’appelle le
“Bonnet Carré”.
L’ARBRE À PAIN
C’est une feuille palmipartite,
(voir le Larousse ...) On penserait
un peu à
celle du platane, mais elle est
d’un vert de
bronze bleuté et cinq fois plus
large.
Finalement, elle est beaucoup plus
belle.
Une banque locale en a fait son
emblème :
La feuille recouvre le fruit. Ce
dernier est
vert, gros comme un melon de belle
taille,
pâli de jaune lorsqu’il vient à
maturité.
L’arbre est fort, droit, élégant,
équilibré.
On n’a su lui trouver d’autre nom
que celui
d’ “arbre à pain”.
Le fruit est en effet farineux. On
le cuit
sous la braise ou bien à l’eau. On
peut le
manger ainsi et, ma foi, je le
trouve très
bon. On peut aussi le piler et le
laisser
fermenter dans une fosse. La pâte
ainsi
obtenue se conserve longtemps.
Les anciens en faisaient des
réserves.
On trouve de ces fosses jusque sur
les îlots
coralliens des Tuamotu : Autant de
garde-manger pour piroguiers
errants !
Un fruit compact, gros comme un
melon,
cela peut faire très mal quand cela
tombe
de haut ! Mais, sans aucun doute, comme
la noix de coco, il ne tombe jamais
que sur
la tête des imbéciles.
Vous voilà sauvé !
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