dimanche 2 décembre 2018

LES TORTUES DES GALAPAGOS





LES TORTUES DES GALAPAGOS




           






              Soixante deux ans dans un enclos de soixante mètres

carrés ! Même pour une tortue des Galapagos, il y a de

quoi perdre la tête !




C’est un vieux mâle. Sa carapace est usée, taraudée,

creusée. Il est arrivé dans le pays en mille neuf cent

trente deux, sur le pont d’un bateau, à titre de curiosité

ou bien rescapé d’un garde-manger. On embarquait des

tortues vivantes pour conserver de la viande fraîche ...





Il a depuis longtemps pris son parti de la solitude.

Le célibat ne le dérange guère.



-”Croyez-vous ? Croyez-vous ?”



Il fait des grâces quand on grimpe sur son dos pour la

photographie. Mais les grâces d’un mâle de tortue des

Galapagos !




Nous nous promenions au jardin botanique.

T’en souvient-il ?  Une chaude matinée de janvier ...














Des meuglements, tels ceux d’une vache ...

D’une vache un peu asthmatique. Cela nous surprit.

Il nous fallut un certain temps pour réaliser ce qui se

passait.




Soixante deux ans de célibat, dans un enclos de soixante

mètres carrés ! 



On avait donné une femelle au mâle des Galapagos.











Si, si ... Le mâle grimpe sur la femelle ! Ca couine,

ça grince, carapace contre carapace.

La femelle a rentré la tête. Le mâle étire le cou et meugle.









Mais ... Il a perdu la boussole ! ... Soixante deux ans ...

Que voulez-vous ! Pour l’instant, il s’oriente à l’est : C’est

vers le sud qu’il faudrait se tourner ...

Sur le côté, rien à faire !









Tu as vu, dans le journal ? Regarde la photo ...

Le mâle des Galapagos ... Il n’a pas encore trouvé le sud.

Il est en plein nord !







 
Mon Dieu, mon Dieu ... Que c’est malhabile et grotesque,

les tortues des Galapagos !



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