vendredi 18 mars 2016

LES ÉCOLES QUÉBECQUOISES



QUÉBEC - LES ÉCOLES.


























Lorsque j’arrive à Chicoutimi, la rivière est gelée, bien sûr : Le thermomètre est descendu jusqu’à moins quarante ! Moins vingt à Québec ou à Montréal, je supportais encore allègrement, mon manteau restait ouvert la plupart du temps sur mon pull marin … Mais moins quarante ! Je comprends que des enseignants québécois aient envie d’aller passer un an en Europe pour se réchauffer. Je comprends aussi pourquoi on rencontre tant de Canadiens, l’hiver, aux parages des Antilles ! Moi, je n’existe plus : J’ai relevé le col de mon manteau, j’ai rabatu les oreilles de ma chapska … Il n’y a plus que le bout de mon nez qui dépasse, et il gèlerait vite si je n’y prenais garde : Allons, rentrons le nez aussi ! Mais il faut bien respirer ! Quant aux doigts, heureusement que je porte des gants épais !











C’est à ce moment-là qu’à proximité, les pompiers chargent dans leur voiture le corps gelé d’un homme qui s’est fait surprendre, probablement en état d’ivresse, parmi les blocs de glace accumulés dans le lit de la rivière … Celui-là est arrivé au bout de son chemin.

Au même instant, et la conjonction des deux scènes produit un effet complètement surréaliste, mes yeux distinguent un restaurant, là, devant moi. Il est installé sous une énorme bulle de verre. Il neige, il gèle, mais les serveuses portent minijupes, vaquant entre les tables et les chaises dans une atmosphère manifestement surchauffée. Le spectacle évoque une sarabande. Il me paraît que ces serveuses en bas résilles ont plus de soixante ans  … Goya, es-tu là ? Pour ma part, je n’ai qu’une hâte : avaler un café bien chaud, même un café réchauffé !

















Vous avez voulu voir comment se pratique la pèche sur le lac Saint-Jean, l’hiver ? Il fait toujours moins quarante. Vous vous sentez un peu engoncé dans les multiples épaisseurs de vos vêtements. La voiture tous terrains  s’engage sur la glace qui recouvre le lac : Pas de danger … Son épaisseur est de plus de deux mètres, on vous l’a dit  ! pas de cabanes ici, pas de poêles. Des gens creusent un trou dans le hurlement d’une tarière à moteur faisant plus de bruit encore qu’une tronçonneuse. Quand elle s’arrête, le silence reprend ses droits, le grand silence sur l’étendue toute blanche.

Chaque groupe de pêcheurs a creusé une demi-douzaine de trous. Au fond de chacun, on aperçoit l’eau libre, qui ne tarde pas à se recouvrir d’un voile de givre. On jette les lignes dans le trou, sans canne, et on les fixe à de petits bouts de bois dont la détente annoncera les prises. J’ai attendu longtemps. J’ai eu très froid. J’ai tapé du pied et j’ai claqué mes mains l’une contre l’autre … Je n’ai rien pris et mes compagnons non plus, mais … Je vous jure que ce n’est pas l’histoire de la chasse au Dahut ! C’est certain, on prend ainsi du poisson, parfois beaucoup de poisson, même des brochets … Gros comme ça ! … Il ne s’agit pas d’une farce à l’adresse de ces « Maudits Français» !












Lorsque j’arrive à Chicoutimi, la rivière est gelée, bien sûr : Le thermomètre est descendu jusqu’à moins quarante ! Moins vingt à Québec ou à Montréal, je supportais encore allègrement, mon manteau restait ouvert la plupart du temps sur mon pull marin … Mais moins quarante ! Je comprends que des enseignants québécois aient envie d’aller passer un an en Europe pour se réchauffer. Je comprends aussi pourquoi on rencontre tant de Canadiens, l’hiver, aux parages des Antilles ! Moi, je n’existe plus : J’ai relevé le col de mon manteau, j’ai rabatu les oreilles de ma chapska … Il n’y a plus que le bout de mon nez qui dépasse, et il gèlerait vite si je n’y prenais garde : Allons, rentrons le nez aussi ! Mais il faut bien respirer ! Quant aux doigts, heureusement que je porte des gants épais !

C’est à ce moment-là qu’à proximité, les pompiers chargent dans leur voiture le corps gelé d’un homme qui s’est fait surprendre, probablement en état d’ivresse, parmi les blocs de glace accumulés dans le lit de la rivière … Celui-là est arrivé au bout de son chemin.

Au même instant, et la conjonction des deux scènes produit un effet complètement surréaliste, mes yeux distinguent un restaurant, là, devant moi. Il est installé sous une énorme bulle de verre. Il neige, il gèle, mais les serveuses portent minijupes, vaquant entre les tables et les chaises dans une atmosphère manifestement surchauffée. Le spectacle évoque une sarabande. Il me paraît que ces serveuses en bas résilles ont plus de soixante ans  … Goya, es-tu là ? Pour ma part, je n’ai qu’une hâte : avaler un café bien chaud, même un café réchauffé !



Vous avez voulu voir comment se pratique la pèche sur le lac Saint-Jean, l’hiver ? Il fait toujours moins quarante. Vous vous sentez un peu engoncé dans les multiples épaisseurs de vos vêtements. La voiture tous terrains  s’engage sur la glace qui recouvre le lac : Pas de danger … Son épaisseur est de plus de deux mètres, on vous l’a dit  ! pas de cabanes ici, pas de poêles. Des gens creusent un trou dans le hurlement d’une tarière à moteur faisant plus de bruit encore qu’une tronçonneuse. Quand elle s’arrête, le silence reprend ses droits, le grand silence sur l’étendue toute blanche.

Chaque groupe de pêcheurs a creusé une demi-douzaine de trous. Au fond de chacun, on aperçoit l’eau libre, qui ne tarde pas à se recouvrir d’un voile de givre. On jette les lignes dans le trou, sans canne, et on les fixe à de petits bouts de bois dont la détente annoncera les prises. J’ai attendu longtemps. J’ai eu très froid. J’ai tapé du pied et j’ai claqué mes mains l’une contre l’autre … Je n’ai rien pris et mes compagnons non plus, mais … Je vous jure que ce n’est pas l’histoire de la chasse au Dahut ! C’est certain, on prend ainsi du poisson, parfois beaucoup de poisson, même des brochets … Gros comme ça ! … Il ne s’agit pas d’une farce à l’adresse de ces « Maudits Français» !












Retour par la route : Nous sommes allés presque jusqu’à la frontière des Etats-Unis, à Sherbrooke. De Sherbrooke, rien à dire, ou si peu de choses ! La neige tombait, tombait, tombait encore. Nous n’avons rien vu d’autre que les tourbillons de la neige malmenée par le vent. Le mois a passé, la mission se termine. Une anecdote encore, mais elle n’est pas à mon honneur et j’en suis encore un peu confus : Invité au restaurant par  les responsables de la Commission Scolaire, dans un restaurant choisi parmi les meilleurs, J’ôte mon manteau pour m’asseoir à table. Je ne porte pas de veston sous le manteau, seulement un pull … Vous êtes tellement engoncé avec tout ce qui vous recouvre !

- « Je vous demande pardon, Monsieur, me dit le maître d’hôtel, mais le veston est exigé dans la salle. »

Comment faire ? Mes hôtes se regardent, je les regarde … Essais pour parlementer … Le maître d’hôtel est inflexible. Je suis prêt à ressortir, le rouge m’étant monté aux joues, mais le maître d’hôtel m’apporte un veston : Le sien sans doute. Il me prie de l’enfiler. Mais il est  beaucoup moins gros que moi. Je prendrai mon repas en serrant les omoplates dans mon veston étriqué ! … Amis de Sherbrooke, en riez vous encore ?
























Mais vous me demanderez peut-être ce que j’ai pensé du système scolaire québécois ?

    C’est vrai, j’ai visité beaucoup d’établissements scolaires. La mode était alors aux écoles à « aires ouvertes », et l’on réfléchissait à l’organisation du soutien pour les enfants en difficulté. On avait aussi équipé largement les établissements en récepteurs de télévision. D’autres recherches portaient sur les systèmes d’évaluation. 
Je me souviens que j’ai regagné mon pays en me disant que le système scolaire français, après tout, ne devait pas être si mauvais que cela ! Soit dit en toute amitié et sans esprit de critique : Quand on voyage, on s’aperçoit que tout le monde, dans tous les pays, cherche, cherche … Mais les pesanteurs ! Mais les utopies !












« À QUELQUE TEMPS DE LÀ, LE CALIFE ME FIT MANDER DE NOUVEAU POUR QUE JE LUI PRÉCISE LES CIRCONSTANCES DE MON VOYAGE ET LUI FOURNISSE QUELQUES DÉTAILS SUR LE ROYAUME DE SARANDIB … »
Les Contes des Mille et Une Nuits






















Retour par la route : Nous sommes allés presque jusqu’à la frontière des Etats-Unis, à Sherbrooke. De Sherbrooke, rien à dire, ou si peu de choses ! La neige tombait, tombait, tombait encore. Nous n’avons rien vu d’autre que les tourbillons de la neige malmenée par le vent. Le mois a passé, la mission se termine. Une anecdote encore, mais elle n’est pas à mon honneur et j’en suis encore un peu confus : Invité au restaurant par  les responsables de la Commission Scolaire, dans un restaurant choisi parmi les meilleurs, J’ôte mon manteau pour m’asseoir à table. Je ne porte pas de veston sous le manteau, seulement un pull … Vous êtes tellement engoncé avec tout ce qui vous recouvre !





















- « Je vous demande pardon, Monsieur, me dit le maître d’hôtel, mais le veston est exigé dans la salle. »

Comment faire ? Mes hôtes se regardent, je les regarde … Essais pour parlementer … Le maître d’hôtel est inflexible. Je suis prêt à ressortir, le rouge m’étant monté aux joues, mais le maître d’hôtel m’apporte un veston : Le sien sans doute. Il me prie de l’enfiler. Mais il est  beaucoup moins gros que moi. Je prendrai mon repas en serrant les omoplates dans mon veston étriqué ! … Amis de Sherbrooke, en riez vous encore ?




Mais vous me demanderez peut-être ce que j’ai pensé du système scolaire québécois ?

    C’est vrai, j’ai visité beaucoup d’établissements scolaires. La mode était alors aux écoles à « aires ouvertes », et l’on réfléchissait à l’organisation du soutien pour les enfants en difficulté. On avait aussi équipé largement les établissements en récepteurs de télévision. D’autres recherches portaient sur les systèmes d’évaluation. 
Je me souviens que j’ai regagné mon pays en me disant que le système scolaire français, après tout, ne devait pas être si mauvais que cela ! Soit dit en toute amitié et sans esprit de critique : Quand on voyage, on s’aperçoit que tout le monde, dans tous les pays, cherche, cherche … Mais les pesanteurs ! Mais les utopies !











« À QUELQUE TEMPS DE LÀ, LE CALIFE ME FIT MANDER DE NOUVEAU POUR QUE JE LUI PRÉCISE LES CIRCONSTANCES DE MON VOYAGE ET LUI FOURNISSE QUELQUES DÉTAILS SUR LE ROYAUME DE SARANDIB … »
Les Contes des Mille et Une Nuits














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