vendredi 8 janvier 2016

LE BASALTE










LE BASALTE









« LE LENDEMAIN, IL SE LEVA, FIT SA PRIÈRE DU MATIN ET REVINT CHEZ SON HÔTE AUQUEL IL SOUHAITA LE BONJOUR … ON PARLA, LA TABLE FUT SERVIE ; ILS BURENT ET MANGÈRENT AVEC BEAUCOUP DE PLAISIR ET DE JOIE. À CE MOMENT LE MAÎTRE DE MAISON ENTREPRIT DE CONTER SON SIXIÈME VOYAGE … »





LE BASALTE





























Les archipels polynésiens sont composés de deux sortes d’îles très différentes, bien qu’à l’origine, elles aient toutes été des îles volcaniques et que, par conséquent leur roche-mère ait été le basalte. Mais on explique leur aspect actuel par l’enfoncement des volcans éteints sous leur propre poids.

Certaines se dressent très haut au-dessus des flots ; elles sont souvent ceinturées par un récif de corail frangeant ou non, qui peut former lagon. D’autres se sont enfoncées plus profondément : On ne voit plus la montagne volcanique, ne reste plus que la ceinture de corail, qui croît au fur et à mesure de l’enfoncement. Le corail, alors, est seul apparent et forme les atolls, anneaux improbables aux sols d’une blancheur éblouissante sous le soleil. Seuls des cocotiers y poussent.

Sur l’île de Tahiti … L’île mythique qui a fait rêver tant de gens … J’ai ramassé un galet. Il est là, rond, galette grise d’une vingtaine de centimètres de diamètre, vaguement luisant, lourd. Je l’ai gravé. J’ai utilisé pour cela un outil miniature : une petite perceuse équipée d’une tête rotative en diamant … Au fond, on peut comparer le travail que permet cet outil à celui d’une « roulette » de dentiste … J’y ai usé trois têtes de diamant. Le basalte est dur !

Le résultat est une œuvre barbare : l’esquisse d’un visage, encerclée d’un beau noir poli d’où rayonne un soleil. Cela pourrait passer pour de l’art primitif, mais c’est complètement étranger à l’art polynésien. Mes amis me demandent d’où vient ce caillou.






























Il me souvient que, dans l’une des Îles Sous-le-Vent, très précisément à Raïatea, un artisan nommé Dubois gravait le basalte. Il était outillé, lui, et il taillait des pierres pour en faire des colliers, des chatons de bagues, des broches : Pierre noire, luisante, lisse et polie, d’un grain serré et uni … Un basalte assez particulier, sonore quand on le frappe, comme le diapason d’un musicien. Ce basalte-là ne se trouve qu’au cœur des cheminées des anciens volcans.







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