MIGRATIONS ET
LONGUES ERRANCES ...
Ils
venaient du Pérou, avec les alizés dominants. Ou bien ils venaient des rives
asiatiques ... Ils intriguaient, les Polynésiens ! D’autant que l’on savait
que, pour leurs migrations, ils ne disposaient que de pirogues. Mais quelles
pirogues ! Cook eut le bonheur de voir les dernières. L’une mesurait
quarante-quatre mètres ! Pirogue double portant cent quarante-quatre rameurs et
trente-neuf guerriers ! Depuis Wallis, tous les Européens ont cherché à percer
le secret de l’origine des Polynésiens. On en a écrit, des pages et des pages !
Le radeau Kon-Tiki de Thor Heyerdhal
Nous savons maintenant que leur point de départ est à rechercher
du côté de l’Insulinde. Les migrations ont ricoché, au fil du temps, d’une île
à l’autre, longeant les côtes de la Nouvelle-Guinée, le nord du Vanuatu,
occupant les îles Gilbert et Ellice, gagnant Raïatea, aux Iles Sous-le-Vent au
deuxième siècle avant Jésus Christ. Elles ont ensuite peuplé les Marquises,
puis, au septième siècle, sont reparties vers les ïles Hawaï et la
Nouvelle-Zélande. Sans compas ... Cela laisse pantois ! Les Maoris atteignaient
l’île de Pâques au douzième siècle, à plus de dix mille kilomètres de leur lieu
d’origine ! À la même époque, les Croisés se préparaient à traverser la
Méditerranée pour aller délivrer le Saint-Sépulcre !
Thor Heyerdahl à bord du Kon Tiki
Thor Heyerdahl a voulu démontrer que les Polynésiens venaient de
l’est ... Éric de Bishop prétendait prouver qu’ils venaient de l’ouest. Des
pages innombrables, en plus de deux cents ans ont été noircies d”hypothèses, de
supputations, d’affirmations contradictoires. Jusqu’aux fantasmes les plus
extraordinaires, évoquant des migrations venues d’Égypte (pas moins !) ou des
continents engloutis (et l’on reparle d’Atlantide ! ) On a même parlé de la
douzième tribu d’Israël ! Les fantasmes aident à vivre. Il est vrai que,
d’aventure, certains d’entre eux prennent corps, par merveille !
Parlant des Polynésiens et de leurs difficultés actuelles à
prendre pied dans le modernisme, certains parlèrent de peuple en voie de dissolution,
de “peuple” “avili”. Il faudrait regarder de plus près au concept de “peuple”,
tant en ce qui touche aux recouvrements successifs qu’en ce qui concerne l’état
actuel du peuple des îles. -”Ces gens entrent dans l’avenir à reculons” a-t-on
entendu dire.” On voit renaître, il est vrai, telle celle du tatouage, des
pratiques qui avaient disparu. Mais par-delà le cordon de bouteilles et de boîtes de bière vides
formant récif barrière, il faut voir ici la recherche d’identité perdue.
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