….
_"
La mer était forte, nous embarquions beaucoup d'eau par-dessus les plats-bords.
J'estimai que cela ne devait pas nous empêcher de porter nos deux voiles
hautes. Nous ressentions en effet le besoin de faire cesser nos souffrances,
que chaque heure rendait de plus en plus insupportables ... Nous préférions à
la prolongation de cette souffrance le risque d'une mort subite.
_"Il
nous avait été facile de mesurer la latitude, que la hauteur du soleil nous
donnait. Il n'en était pas de même pour la longitude ... Nous pensions, et cet
espoir était assez général, que nous allions bientôt arriver ... Quelques
passagers impatients se hasardaient même à déclarer que nous pourrions bien
avoir dépassé notre objectif, ce qui aurait effectivement pu se produire si
nous n'avions été sur la bonne latitude ... Je tentai de les ramener à la
raison, mais l'un d'eux, Monsieur Le Moulec, s'entêtait dans son erreur et
contribuait ainsi à abattre le moral des autres. J'eus quelques paroles dures
et, ... folie dont nous avons ri plus tard ... nous ne trouvâmes pas mieux à
faire que de nous provoquer en duel: Nous croiserions le fer dès notre arrivée
à terre !
_"
Vers la fin de la journée, il fut beaucoup question du brick le
"Courrier", lequel devait être parti des Seychelles peu après nous.
Certains rêvaient d'une rencontre avec lui. En pleine nuit, nous fûmes soudain
réveillés par des cris :
_"
Navire ! Navire ! "
Notre
joie fut aussi vive que vite dissipée.
Chanson
Il
vente …
Il
vente …
C’est
le vent de la mer
Qui
nous tourmente …
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