lundi 24 avril 2017

LA QUESTION LINGUISTIQUE AUX SEYCHELLES ...





LA QUESTION

 LINGUISTIQUE



                               AUX SEYCHELLES …


































_ ( Oh ! Ne raillez pas la langue créole ...

 Combien les latins ont-ils dû railler le Français ! )






Il peut paraître étonnant que la langue française

perdure aux îles Seychelles. Certes, elle n'est pas

parlée dans les rues. Certes, la librairie de Victoria

propose peu de livres qui ne soient écrits en

Anglais. Dans les rues de Victoria, on parle Créole.

Quand on lit, on lit en Anglais. La radio et la

télévision, cependant, présentent certains

 programmes en Français. Le journal unique,

( quotidien et distribué gratuitement ), comprend

des articles rédigés dans les trois langues.

Certains spéculent et causent, mesurant en

permanence l'évolution prétendue de la place

réservée à chacune des trois langues : Jalousement,

 à la ligne près ... à la minute près...



Le Centre Culturel américain propose des activités

en Anglais, le "British Council" également.

Le Centre Culturel Français parvient encore, d'une

façon ou d'une autre, à trouver des amateurs pour

sa bibliothèque et pour les spectacles qu'il organise

 : Il y met du sien et l'on raconte que, pour cela, il

fait distribuer des billets d'entrée gratuits... Par

l'intermédiaire du "Parti Seychellois"... Il offrirait

même les places d'autobus gratuitement pour

assister aux manifestations françaises.



 




Depuis mille neuf cent quatre vingt un, dans les

écoles, l'enseignement débute en langue créole :

Les enfants apprennent à lire dans leur langue

maternelle, (Ils y gagnent certainement en aisance.


 L'accés aux technologies nécessite en effet

l'utilisation d'une langue à large audience, ouvrant

la possibilité de consulter des documents en

nombre suffisant.



L'enseignement du Français est introduit en

quatrième année, mais il n'obtiendra jamais le

statut de langue d'enseignement.


Après quelques année de fonctionnement, on

s'aperçut qu'en fait, l'Anglais souffrait de son

propre statut : Lorsqu'il prend en charge les autres

 matières, et particulièrement celles qui relèvent

des domaines scientifiques, il n'a pas eu le temps

de mettre en place le vocabulaire et la structuration

 indispensables : Les concepts de base ont été

installés en langue créole ... L'Anglais en souffre,

la progression des acquisitions aussi.










Le Français, lui, souffre de l'absence complète de

statut : Il ne sert à rien : On apprend à le parler,

mais on ne le parle pas. On le comprend, presque

sans même l'avoir appris, tant le Créole lui est

proche. On apprend à le lire, mais on le lit si peu !

Quant à l'écrire !

De plus, à cause même de sa proximité avec le

Créole, il est difficile à apprendre, étant victime de

toutes les contaminations et interférences

possibles…












 ... Imaginez un enfant qui passe d'une langue

créole à graphie phonétique et syntaxe simplifiée

 à une langue française dont chacun connaît les

pièges ... syntaxiques et orthographiques !

Le Français , en fait, est enseigné parce qu'il est

la "langue-mère", d'où est sorti le Créole.




 







Nous fûmes longs , en France, avant d'évacuer

 l'enseignement du latin ( ... Pour autant que ce

soit ce que l'on ait fait de mieux ...) : Dans un

processus psychanalytique, il est bien diffcile de

"tuer la mère" )... "Tuer le père" était plus facile :

C'était le colonisateur ... Et puis, disent les

Seychellois : _" Nous avons conservé le Français

pendant les cent cinquante années de la

colonisation britannique alors que notre pays n'a

 été français que pendant quarante ans.

Pourquoi ne le conserverions nous plus

maintenant ? "




_ En fait, les administrateurs britanniques ont

fait peu pour imposer leur langue : La maîtrise

des voies maritimes vers leur empire indien leur

importait plus qu'une anglicisation et plus qu'un

 peuplement. Les Seychelles étaient catholiques ...

 Le Français était, et reste encore la langue

liturgique principale, ( tout comme l'était en

France le Latin, au temps de mon enfance...) _

La langue française a perduré grâce à Dieu !

Mais l'état de paix qui pouvait sembler régir

l'utilisation des langues a disparu ... Point tant

du fait des Seychellois que de celui des Français

et des Britanniques ...

Tirant à leur façon les conclusions de faits

observés ailleurs, dans leurs territoires et

départements d'outre-mer, les Français se sont

aperçus qu'il pouvait être politiquement utile de

développer autour de la Réunion des voisinages

amicaux ... Une communauté de langues pouvait y

être favorable...
Lorsqu'on l'étudie, le Créole des Seychelles est plus

 proche du Français que celui des Antilles ... Il n'a

pas semblé absurde d'espérer qu'en prenant appui

sur le Créole, on pourrait donner un nouveau

développement au Français. Certains semblent

avoir pronostiqué l'accroissement de l'aire

francophone aux Seychelles, au détriment de l'aire

anglophone.














Le Créole, "langue-fille" pouvait-il engendrer sa

"langue-mère" ? Le calcul n'est pas absurde :

On voit très bien les difficultés de l'Anglais à

l'école. Les Britanniques et les Seychellois l'ont

senti : On a augmenté le nombre des bourses

d'études dans les universités anglophones et on

a décidé, de plus, que les futurs professeurs

passeraient deux années à l'université du Sussex..

. Ne parle-t-on pas, même, de former là-bas les

futurs professeurs ... de Français !





L'Ambassade, la Mission Culturelle, et le

Ministère des Affaires Etrangères - français –

s'activent ... Et font souvent des impairs !

Les étudiants Seychellois, boursiers de l'Etat

français, sont envoyés à grands frais dans les

universités de la Réunion, ou dans celles de

Bordeaux, Paris, Aix - en Provence, Besançon,

Nice, ou ... Trifouillis-les Oies ! Ils ne sont ni

encadrés, ni préparés à ce qu'ils devront

découvrir. On a vu, même, une étudiante partir ...

 Pour Clermont- Ferrand, je crois, afin d'y

poursuivre des études de Français : Elle est

revenue quelques années plus tard, ayant

bénéficié d'une réorientation ... Nantie d'une

maîtrise ... d' Anglais !




Pour l'heure présente, on réfléchit. Les Français

ont peut-être fini par s'apercevoir que les études

 conduisant au Diplôme Universitaire d'Etudes

Générales, ( D.E.U.G. ) n'étaient pas adaptées

aux Seychellois . Ils vont sans doute proposer

une formation spécifique ( Pour trois ou quatre

étudiants par an, à l'Université de la Réunion. )

Les Seychellois, eux, méditent : Ils ont été

échaudés par les échecs de plusieurs promotions

aux épreuves du D.E.U.G. ... Et puis ils acceptent

 difficilement l'idée d'envoyer leurs étudiants à

la Réunion alors que l'Angleterre leur propose des

études en Europe ! D'où l'idée d'envoyer tout le

monde dans le Sussex ... Si la France n'était pas le

principal bailleur de fonds des Seychelles !




 





... Cette année, en attendant, aucun étudiant

seychellois n'est parti en formation pour devenir

professeur de Français. Le gouvernement

seychellois recrute donc, de bric et de broc, pour

enseigner le Français dans les écoles, des Guinéens,

des Mauriciens, des Algériens ... Et des Malgaches

qui, dès leur arrivée, font valoir leur

double-nationalité pour bénéficier des allocations

dispensées au bénéfice de leur famille ...

Par la France !













Cependant, Monsieur l'Ambassadeur de France a

bon espoir : Il a fait un rêve ! ... Sur la montagne,

la France finance l'installation d'une antenne

parabolique qui permettra de capter "Antenne 2"

en direct et vingt-quatre heures sur vingt-quatre :

Victoire de la langue française en perspective ! ...

Peut-être, peut-être ... Suite au prochain numéro !








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