dimanche 23 avril 2017

SAINT FRANÇOIS D'ASSISE ?





HOMMAGE À SAINT- FRANCOIS 

D'ASSISE ...



 





On se passe très facilement de télévison ... On

prend alors le temps, ... de voir les choses!

_ À la branche d'un arbre j'ai suspendu une

bassine bleue. Le vent la balance ... J'en ai

rempli le fond en y versant des grains de riz...

À l'heure où les postes de tévision s'allument,

c'est à dire vers six heures ... Un peu avant, un

peu après ... l'arbre se garnit d'oiseaux.

Ma bassine en est pleine. Ce sont des cardinaux ..

 Du moins je les appelle ainsi à cause de leur

couleur. Ici, on les nomme " ti-s'rins ", comme on

 parle d'un "ti-punch" aux Antilles. Mais ce sont

bien des cardinaux .











Les femelles ont des couleurs un peu fades :

Elles ressemblent à des moineaux d'Europe,

mais elles sont plus fines, avec des tons de vert.

Elles plongent tout au fond de ma bassine qui

oscille. Parfois, elles relèvent la tête pour

surveiller les environs. Mais, que surveillent-elles

au juste? Ma présence, à quelques pas, ne les

dérange guère ...











Et puis voici venir les mâles. Ils descendent

toujours un peu plus tard ... Ils ont la poitrine et

la tête d'un rouge éclatant, presque lumineux.

Leurs ailes sont finement rayées. Leurs joues sont

 maquillées d'un noir velouté. Certains portent

gilet orange, plutôt qu'écarlate ou pourpre.

Quelques-uns, rares, sont vraiment jaunes comme

 des canaris.... S'agit-il de mutants, ou de jeunes

mâles aux couleurs encore non-accomplies ?

_ Allez le savoir !


Combien y en a-t-il maintenant, dans ma bassine

qui tourne au bout de son fil ?

_ Quatre ou cinq douzaines , _ Plus ?




 





Je ne sais lequel d'entre eux donne un signal ...

Qui a eu peur ? Et de quoi ?_ Froissement d'ailes

 multiples : tout le monde est parti, en une unique

 gerbe . Les uns se trouvent maintenant dans les

hautes branches, et mon arbre en est tout illuminé

 Les autres ... Ô ! Pas bien loin ! _ Ils sont dans les

 canneliers.




Sur le gazon, sous la bassine, les tourterelles

piètent, hochant la tête et la queue. Elles picorent

les grains qui sont tombés. Elles sont grosses à

peine comme trois bouchons. Leur jabot est bleu

et mordoré. Elles vont par deux ou par quatre.

En dehors de leurs heures de repas, nous les

entendons, de je ne sais où, jouer de leurs flûtes

haletantes et plaintives.





_ Que voudriez-vous faire de la télévision ?

_ Voudriez-vous regarder " Les Animaux du

Monde ?"

_ Connaissez-vous rien de plus beau ?

_ Chaque soir, autour de ma bassine bleue :

Un bouquet d'anémones qui se poserait, se

regrouperait, puis s'envolerait avec un bruit de soie
 ...




 







L'hebdomadaire auquel je suis abonné m'apporte

les nouvelles du monde : Elles sont décantées,

 dédramatisées, car déjà anciennes de quelques

jours. Cela convient à mon besoin de calme.

La seule chose que j'attends, ce sont les lettres de

mes enfants ... Avec l'espoir de lire un jour que tout

 va bien.




 







Lorsque nous songeons trop à eux, nous

descendons à la plage : L'eau y est si claire, si tiède ...


Les poissons forment d'autre corolles, d'autres

bouquets. Ils sont si nombreux et si familiers !

À la surface, tout près du bord, dans un rien

d'épaisseur d'eau, accourent de petites carangues

qui font le carrousel en jetant des éclairs d'argent.

On les attire en émiettant un morceau de pain.

On peut les saisir en relevant vivement les mains.


_ Ah ! remettez-les donc bien vite à l'eau !










_ Voici le soir venu, d'un seul coup. Cachés, les

oiseaux sont muets ... Sans aucun bruit passent

une ou deux chauves-souris aux larges ailes :

Elles vont aller, dans les manguiers, se régaler de

fruits bien mûrs.




 





Voici venue l'heure de se perdre dans la voie

lactée ...

 Et de rêver le bonheur pour tous ceux qui vous


sont chers .

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