jeudi 6 juillet 2017

LE SEL ...




AUTOMNE




            LA SAURINE



         (En Oléron, autrefois zone de marais salants)








Louanges et célébrations

Toutes grâces rendues

Et sacrifice pour le rite

Un taureau noir à l’autel de Pomone

Du sang sur tout bourgeon de salicorne

Et sang aux miroirs du ciel comme draps étendus 

Draps de lavandières 

Y passent oiseaux et nuages 

Franges de genestrolle et de curcumine

Par flaques ou par semis étoilés

Fleur de soufre à mécher le tonneau des vendanges



 




Chyle suspect aux anciens marais salants

Odeur femelle de l’argile bleue 

Plumetis, panaches des roseaux dans les étiers

Un pré soigneusement étrillé, peigné

Toison rase finement crêpée, couleur de noisette 

Prêt à recevoir le grain









Flûte d’un courlis sur deux tons, l’un bref,

l’autre prolongé

Le tremble laisse frémir son feuillage argenté

comme sequins de Bohème

Tamaris vert- bouteille, mais, sur une branche

on distingue encore une buée d’un vieux rose

Ah ! D’où me vient cette chanson douce ? 

Cliquetis de crémaillère à la varaigne

Lent et régulier



 



Silencieuse, la nage du myocastor à l’aigu de son angle



 



Ample robe plissée, de brocart brodé d’or

Cachemires et soies

Couronnes

Dents-de-lion comme florins de Hollande éparpillés

Et l’écharpe d’hermine flotte sur l’horizon violet

Longues méditations de l’aigrette garzette et du héron

 Cendré

Deux cygnes vannaient à grands coups d’ailes sifflantes

 Vannaient le vent

Vannaient l’espace et le temps

Ah ! Qui oublierait le goût du fenouil sur la langue ? 




 














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