mardi 18 juillet 2017

LA MARIE-JEANNE ( XXIII À XXVI)



LA MARIE-JEANNE


                                       ( SUITE- XXIII à XXVI)



 




_ XXIII _



Trois pannes de carburateur ... Et la nuit arrive..

 La mer est très dure ... On est presque arrivé,

mais il faut encore doubler la Pointe Chevallier

pour aborder à Côte d'Or ...      Y Arrivera-t-on

cette nuit ? ... Rien à faire pour Y entrer : Les

vents sont contraires et trop durs ...

C'est à Baie-Sainte-Anne que l'on entre ...

Il est minuit. 

Il est minuit ...




Le bateau mouille à Baie-Sainte-Anne.                                 

On l'amarre. Tout le monde est fourbu. On est

accueillis chez Morley Green : On n'ira pas plus

loin ... Il faut se reposer jusqu'au matin. Deux

jeunes gens, néanmoins, partent à pied jusqu'à

Côte d'Or ... C'est une trotte !
















_ XXIV _





Le lendemain matin ...

Le lendemain matin ... Celle que l'on est venue

chercher refuse de partir : La mer est trop

dangereuse ! ... Il était bien inutile de prendre

 tant de peine ! Il ne reste plus qu'à rembarquer

 pour regagner Mahé, ce que l'on fait sans

crainte malgré le vent qui continue à souffler

avec rage. Quatre personnes de plus montent

sur le bateau : deux femmes, Ange Finesse et

George Arissol, Jules Lavigne, le frère d'Auguste,

et un cuisinier du nom de Joël Rondeau.

Il est neuf heures lorsqu'on appareille ...




 




_ XXV _




Il est neuf heures lorsqu'on se prépare à

l'appareillage ... Les cloches sonnent ...



_ " Et la messe ? ... C'est dimanche ... "



Bien peu de Seychellois manqueraient la messe

du dimanche ... C'est l'occasion où tout un

peuple se retrouve dans ses églises. C'est le

moment de célébration de la fraternité, de

remerciement pour les bienfaits du soleil, pour

les dons de la terre et de la mer, pour la

mansuétude du ciel dont les ouragans

épargnent l'archipel ... La messe, c'est le

moment de la communion avec les siens : ceux

du temps passé, dont les vies furent dures, ceux

 du présent, dont la volonté et l'espoir font

augurer d'un avenir meilleur sans doute.

La messe est dite en Français, langue-mère,

mais le prêtre, parfois, prêche en langue Créole,

 véritable langue des îles. Les enfants sont

venus en marchant sur le sable de la plage,

portant à la main leurs souliers vernis.

Les petites filles ont des robes mousseuses

colorées, les petits garçons portent pantalons,

chemises à manches et noeuds papillons.

Sous la nef ornée de bois précieux les hommes

se rangent d'un côté, les femmes de l'autre ...











_ XXVI _




_"Allons-nous partir sans entendre la messe?"

_" Mais nous ne pouvons pas y aller comme

cela ! ... Aucun d'entre nous ne porte des habits

 convenables ... "

_"C'est certain ... En quittant Mahé, aucun

d'entre nous ne pensait qu'il pourrait ne pas

être rentré pour assister chez lui à la messe du

dimanche ..."


 

Les cloches sonnent leurs derniers coups ...

Il est trop tard maintenant ... Et puis, on a tout

simplement grande hâte de s'embarquer et cela

se comprend ...

Les amarres sont larguées. Le vent souffle.

La mer est forte. Le bateau, cependant, fend les

flots courageusement et sans difficulté.


Les passagers, pour la plupart d'entre eux, sont

restés sur le pont : On est tout de même mieux

au grand air ! Les uns se protègent du soleil,

tous se tassent quelque peu afin de maintenir

l'équilibre. On rit lorsque les embruns fouettent

 les visages. On approche de la petite île appelée

 "Mamelles", située à mi-chemin entre Praslin

et Mahé ... Quelques oiseaux de mer y ont

trouvé refuge : des "fouquets" et des sternes,

quelques fous aussi ... 

Arrêt brutal ... Il n'y a plus assez de carburant

dans le réservoir ! Il en reste dans un bidon, le

dernier bidon ... Transvasement ...

Le mécanicien fait démarrer le moteur ...

Embrayage ... La chaîne saute et sort de ses

engrenages ... Deuxième essai ... Même résultat...

Passage en troisième .... La chaîne saute encore

... En seconde, cela va, mais le moteur

consomme beaucoup d'essence ... 

La route se poursuit ... Il ne reste que peu de

chemin à faire ... Voici l'île Sainte-Anne et

l'embouchure de la passe pour entrer dans le

lagon ... Le port de Victoria est là, juste devant...

 On y est presque ... Dans le lagon, on sera à

l'abri ...



 

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