samedi 15 juillet 2017

LA MARIE-JEANNE SUR L'OCÉAN (SUITE)



LA MARIE-JEANNE

                            (SUITE)









_ XIX_




        La vie ne tient qu'à un fil. Le conteur sait

beaucoup d'autres histoires, beaucoup

d'histoires. Chacune n'est qu'illustration de cet

adage : Le hasard ... La malchance ... Un rien...

Tout bascule au moment où l'on s'y attendait le

 moins ...

Au moment où les certitudes paraissaient les

plus fermes ... A quoi tient le sort ? ...

Cette histoire, amis, vous montrera que nous ne

 sommes que peu de choses en cette vie et

qu'aucune certitude n'est jamais définitive ...

Cette histoire vous montrera que le malheur

n'est souvent pas où on l'attend. Écoutez moi

bien : Je vais vous surprendre encore ...




 




_ XX _



C'est un samedi ... C'est le trente et un janvier ...

 Le vent d'ouest souffle, souffle avec violence ...

Il pleut, comme il peut pleuvoir sous l'équateur :

 Une pluie violente, serrée, continue...

Dans une case de bois, sur le mont Buxton,

au-dessus de la ville, une femme âgée se meurt ...

 C'est Edith Rose. Toute la famille est à son

chevet ... Enfin ... Presque toute la famille :

Il manque la mère du gendre de la mourante :

Elle n'a pas pu quitter Praslin par le dernier

bateau parce qu'elle était souffrante.

Joachim Servina se met en tête d'aller la

chercher afin que toute la famille soit réunie. 

_ "Y a-t-il un bateau qui quitte Mahé pour Praslin" ? 

_ "Va donc trouver un Capitaine qui accepte de

prendre la mer par un temps pareil" ! 

Ce n'est pas qu'il y ait très loin, de Mahé jusqu'à

 Praslin ... que l'on distingue très bien sur

l'horizon, servant de fond à l'île Sainte-Anne ...

Juste un peu plus d'une quinzaine de

kilomètres ... Mais avec ce temps ! ...

On va jusque chez monsieur Corgat ... Il vient

de faire construire un bateau à moteur ...

Un beau bateau en bois de takamaka, un bateau

 de trente cinq pieds ... Un bon et solide bateau .

.. Prêt à prendre la mer.

Son propriétaire accepte de le prêter ...

Mais qui en sera le Capitaine ?

_ Joachim ne perd pas de temps : Il court chez

un armateur de sa connaissance et le supplie de

 leur prêter les services de l'un de ses capitaines

 ... Ce sera Louis Laurence qui viendra ...

Un vieux loup de mer ...

À onze heures du matin, on s'embarque.

Six personnes montent à bord : Monsieur

Corgat, son fils Selby, âgé de quinze ans,

le Capitaine Louis Laurence, Antoine Vidot,

mécanicien, Joachim Servina et son cousin

Auguste Lavigne. Le Capitaine du port de

Victoria, en bonne et due forme, accorde

l'autorisation d'appareillage ... 



 





_ XXI _


Un bateau tout neuf, solide, beau et bien fait ...

Un capitaine aguerri, un mécanicien ...

Le vent a beau souffler, la mer a beau être forte .

.. Où auriez-vous bien pu imaginer un danger,

pour une traversée si courte et si banale, en

plein jour et en gouvernant à vue ? 

La vie ne tient qu'à un fil ... Le malheur est

souvent à un autre endroit que celui où on

l'attend ...

Le bateau prend la passe. Il longe l'île

Sainte-Anne qui en marque la sortie. La mer est

 dure, mais il y a ici de bons marins ...

De quoi aurait-on peur ? 














_ XXII _





La panne ! ... La panne de moteur !

... Crachotements, hoquets ... Une explosion ...

Deux explosions ... Plus rien ... Rien qu'un petit

nuage de fumée bleue que le vent dissipe ... 


Pas de quoi s'affoler ... On en a vu d'autres ...

Antoine se met au travail, démonte le

carburateur ... Le Gicleur est bouché : Il suffit

de souffler dedans un bon coup, puis de

remettre tout à sa place ... Le moteur repart.

Heureusement, on était tout de même assez

loin pour que le bateau ne soit pas drossé

conte le récif... Pas de mal, même pas de peur !

Pas de peur non plus lorsque la panne se

renouvelle : Deux fois encore...

Il ne faudrait pas que cela recommence

pourtant : L'heure tourne ...

Avec une mer aussi dure, il faut toucher Praslin

 avant la nuit ...








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire