AU JAPON - TOKYO
Arrivée de nuit, aéroport de Narita.
Brouhaha
dans les couloirs, dans les salles,
devant
les guichets … Il fait nuit. Taxi : Le
G.P.S.
permet au chauffeur de repérer l’hôtel.
Trente kilomètres de nuit, entrecoupée de
réverbères
et de rares fenêtres d’usines ou
entrepôts.
Lumières clignotantes, vertes, rouges,
blanches
et jaunes. Des rues, la bordure
d’un
trottoir, l’hôtel, discret. Courbettes derrière
fiches
de police. Chambre petite … Toutes les
chambres
et tous les appartements sont petits, à
Tokyo :
Manque de place. Au sol : tatamis …
Se déchausser … L’hôtel fournit, chaque jour,
une
paire de mules en papier et une chemise
de
nuit : On peut en faire une collection ! …
Le
personnel ne parle pas un mot d’une
langue
autre que la sienne ! On essaiera de vous
faire
dire ce que vous voulez manger le
lendemain
matin : Poisson frit ou poisson à la
vapeur ?
Nous avons une semaine à passer à
Tokyo.
Renonçons à d’autres excursions : Pas
le
temps d’aller à Kyoto ou à Nara … Dommage,
mais tant pis !
Plongée dans Tokyo, immersion, nous
suivrons
les foules. Ne pas oublier de se munir
d’un
plan : Tokyo, c’est grand ! Trente-deux
millions
d’habitants, cela dépasse
l’entendement !
… Le plan doit être renseigné
en
Japonais, et la situation de l’hôtel repérée :
Quand
on est perdu, il suffit d’arrêter un taxi et
de lui
montrer le plan, mais si ce dernier est
renseigné
en Anglais ou en Français …
Les
Japonais ne parlent que le Japonais et ils
ne
lisent … Que les caractères japonais !
Étrange : Dans les rues, je ne me
suis
jamais
senti envahi par les automobiles. Il y en
avait,
bien sûr, mais pas de meutes comme à
Bangkok,
et pas de files de stationnement.
-« Vous avez remarqué ? »
– L’air
est léger : Pour circuler en ville, tout
véhicule
doit être équipé de deux moteurs, dont
l’un
assure la dépollution. En un certain
endroit,
des rickshaws, comme au siècle dernier,
promènent
des touristes : Les coureurs qui
les
tirent sont vêtus de collants noirs et
portent
un chapeau conique … Ce genre de
chapeau
que l’on connaît bien, en Europe, pour
l’avoir
vu toujours figurer dans les estampes
d’autrefois.
Des gratte-ciel, évidemment …
Pourtant,
je ne me suis jamais senti écrasé par
leur
hauteur, considérable, ni par leur nombre,
aussi
considérable … Du haut de la tour de
l’hôtel
de ville, on contemple un
océan
de gratte-ciel : Jusqu’à l’étourdissement !
Je ne me suis même pas aperçu,
au
milieu de cette mer, que Tokyo est un port !
Nous voulions voir le Fuji-Yama, (c’est ainsi
que
l’on se fait des souvenirs, en les fondant sur
nos
rêves …). Pas de chance : Aujourd’hui, il est
caché
par les nuages.
Déjeuner dans un restaurant
typiquement
japonais :Table basse, petits bols d’une
soupe
verte …
Sushis, bien entendu ! Il paraît que c’est un des
restaurants qui
sert les meilleurs sushis … Baguettes de
bois,jetables, bols de riz … Les sushis ont beau
être
à la
mode … À Paris et dans toutes les villes
d’Europe
… Je ne courrai pas pour en manger :
Ils ne
sont pas mauvais, mais deux ou trois repas
de
sushis à la suite les uns des autres …
Cela
suffit : Trouver un restaurant où l’on sert du
poulet :
J’en ai trouvé un.
Autoroutes, autostrades, viaducs de
béton,
virages et nœuds routiers …
Nous
roulons à hauteur des dixièmes étages, puis
nous
survolons un parc planté d’arbres millénaires
et tourmentés. Sans bruit, presque en
glissant :
C’est comme dans une bande dessinée !
Le palais impérial, ses forteresses
et ses
fossés
… Un autre parc et ses pins taillés en
bonzaïs.
Nous repartons à pied. Les jardins
et les parcs vous évitent l’oppression et vous
n’avez
jamais l’impression d’être perdu.
La
plupart des gens se déplacent à pied :
Beaucoup
de piétons, et vous remarquez déjà
que les
hommes vont ensemble, les femmes de
leur
côté. Les hommes, ils sont vêtus de façon
très
classique : pantalon noir, chemise blanche,
veste croisée : Ils vont au bureau. Les
femmes y
vont
aussi, vêtues de façon très classique
également.
Ils sont pressés, toujours …
Et ils
marchent à grands pas, sans flâner.
Quand ils ne
vont pas au bureau, les femmes comme les
hommes
vont au temple : Il y en a partout, des
tout
petits et des très grands … Aux carrefours
des
rues, sous des petits abris, dans les jardins
publics
… Des constructions de bois, avec des
toits
multiples superposés et cornus …
On s’y
asperge le visage, on passe les mains
dans
les fumées d’encens d’un brasero, on salue,
le
corps cassé en deux, avec des bâtonnets
fumants,
coincés entre les deux mains jointes …
Psalmodies
… On achète des plaquettes de bois
peintes
et on semble les utiliser comme on ferait
avec des ex-voto.
Il y a
des lampions partout, et même des barils :
Une
centaine de barriques de bois, venant de
France :
Elles ont contenu du vin de très grands
vignobles bourguignons … Cadeau pour
l’investiture
d’un Empereur. De l’autre
côté de
l’allée, on trouve des conteneurs d’alcool
de riz, (pleins ou vides ?)
Les Japonais sont disciplinés :
on ne les
voit
jamais s’agiter, on ne les entend jamais
hurler.
Ils sont courtois, d’une courtoisie qui
aurait
pu leur être enviée par un grand
seigneur
de la
cour du roi Louis XIV !
Je ne le savais pas, mais, à Tokyo,
les
cyclistes
ont parfaitement le droit de rouler sur
le
trottoir … Que croyez vous qu’il arriva lorsque
nous
déambulions lentement, sans nous en faire,
du côté
de l’Université, vers le parc de Ueno ?
…
On se
retourne, on jette un coup d’œil :
Nous
avions gêné une bonne douzaine de
cyclistes
qui arrivaient derrière nous … Ils nous
avaient
interpellés ?
- Ils
nous avaient critiqués, insultés peut-être ?
– Que
non ! pas du tout : Ils avaient tous mis
pied à
terre et nous suivaient, poussant leurs
cycles
au rythme de notre pas, attendant une
occasion
de nous dépasser !
Justement, le parc de Ueno …
Parlons-en.
Nous sommes au mois d’avril.
On
pourrait penser que ... Justement,
le parc de Ueno
… Parlons-en.
Nous sommes au mois d’avril.
On
pourrait penser que tout Tokyo est dans la rue
…Et Tokyo, vous savez que cela signifie :
trente
deux millions d’habitants ! Une marée
humaine …
Tous se pressant jusqu’à l’entrée
du parc
de Ueno.
Je sais que, dans ce parc, il y a
un zoo,
deux ou trois musées … Mais on m’a
prévenu :
Dans ce parc, il y a beaucoup de
cerisiers …
Et ce sont ces cerisiers qui attirent
la foule :
Depuis ce matin, ils sont fleuris !
La
floraison des cerisiers, c’est une fête
nationale :
La fête du printemps, la fête
du
renouveau. La météo depuis plus d’une
semaine,
diffuse les dates prévues pour la
floraison
des cerisiers, dans tout le pays.
Aujourd’hui,
c’est à Tokyo ! Cette fête s’appelle
« Hanami ».
Depuis quelques jours déjà, des
bâches
bleues ont été étendues dans les allées,
délimitant des « domaines privés »
…
Privés,? ...Le temps de la fête ! Tous les cerisiers
sont
fleuris, effectivement et qu’est-ce qu’on fait ?
–
Rien de spécial : Sur les bâches, on fait la
fête,
on mange, on boit … On boit beaucoup !
Et cela va durer, va durer longtemps !
Mais
sans cris, sans manifestations outrancières
me
semble-t-il. « Hanami », c’est la vie qui
recommence !
Les cerisiers ! ... Ce sont eux, justement, qui justifient notre présence à Tokyo : L'Université de Tokyo nous a offert le voyage pour commémorer les 150 ans de coopération avec la France et ... C'est mon arrière grand-père, Ludovic Savatier qui a introduit le cerisier au Japon ! Il était médecin de marine et botaniste distingué.
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