mercredi 5 septembre 2018

AU JAPON - TOKYO


AU JAPON - TOKYO






           Arrivée de nuit, aéroport de Narita.
Brouhaha dans les couloirs, dans les salles,
devant les guichets … Il fait nuit. Taxi : Le
G.P.S. permet au chauffeur de repérer l’hôtel.
 Trente kilomètres de nuit, entrecoupée de
réverbères et de rares fenêtres d’usines ou
entrepôts. Lumières clignotantes, vertes, rouges,
blanches et jaunes. Des rues, la bordure
d’un trottoir, l’hôtel, discret. Courbettes derrière
le comptoir, sourires : 

Ils sont trois : deux hommes et une femme, blazers à boutons dorés. Courbettes encore. Il faut remplir les
fiches de police. Chambre petite … Toutes les
chambres et tous les appartements sont petits, à
Tokyo : Manque de place. Au  sol : tatamis …
 Se déchausser … L’hôtel fournit, chaque jour,
une paire de mules en papier et une chemise
de nuit : On peut en faire une collection ! …

Le personnel ne parle pas un mot d’une
langue autre que la sienne ! On essaiera de vous
faire dire ce que vous voulez manger le
lendemain matin : Poisson frit ou poisson à la
vapeur ?

                          

         Nous avons une semaine à passer à
Tokyo. Renonçons à d’autres excursions : Pas
le temps d’aller à Kyoto ou à Nara … Dommage,
 mais tant pis !



         Plongée dans Tokyo, immersion, nous
suivrons les foules. Ne pas oublier de se munir
d’un plan : Tokyo, c’est grand ! Trente-deux
millions d’habitants, cela dépasse
l’entendement ! … Le plan doit être renseigné
en Japonais, et la situation de l’hôtel repérée :
Quand on est perdu, il suffit d’arrêter un taxi et
de lui montrer le plan, mais si ce dernier est
renseigné en Anglais ou en Français …

Les Japonais ne parlent que le Japonais et ils
ne lisent … Que les caractères japonais !

      Étrange : Dans les rues, je ne me suis
jamais senti envahi par les automobiles. Il y en
avait, bien sûr, mais pas de meutes comme à
Bangkok, et pas de files de stationnement.

 


      -« Vous avez remarqué ? »
– L’air est léger : Pour circuler en ville, tout
véhicule doit être équipé de deux moteurs, dont
l’un assure la dépollution. En un certain
endroit, des rickshaws, comme au siècle dernier,
promènent des touristes : Les coureurs qui 
les tirent sont vêtus de collants noirs et
portent un chapeau conique … Ce genre de
chapeau que l’on connaît bien, en Europe, pour
l’avoir vu toujours figurer dans les estampes
d’autrefois.


             

Des gratte-ciel, évidemment …
Pourtant, je ne me suis jamais senti écrasé par
leur hauteur, considérable, ni par leur nombre,
aussi considérable … Du haut de la tour de
l’hôtel de ville, on contemple un
océan de gratte-ciel : Jusqu’à l’étourdissement !


              Je ne me suis même pas aperçu,
au milieu de cette mer, que Tokyo est un port !
 Nous voulions voir le Fuji-Yama, (c’est ainsi que
 l’on se fait des souvenirs, en les fondant sur
nos rêves …). Pas de chance : Aujourd’hui, il est
caché par les nuages.



              Déjeuner dans un restaurant typiquement
 japonais :Table basse, petits bols d’une soupe
verte … Sushis, bien entendu ! Il paraît que c’est un des 
restaurants qui sert les meilleurs sushis … Baguettes de 
bois,jetables, bols de riz … Les sushis ont beau être
à la mode … À Paris et dans toutes les villes
d’Europe … Je ne courrai pas pour en manger :
Ils ne sont pas mauvais, mais deux ou trois repas
de sushis à la suite les uns des autres …

Cela suffit : Trouver un restaurant où l’on sert du
poulet : J’en ai trouvé un.

           Autoroutes, autostrades, viaducs de béton,
 virages et nœuds routiers …
Nous roulons à hauteur des dixièmes étages, puis
nous survolons un parc planté d’arbres millénaires
 et tourmentés. Sans bruit, presque en glissant :
 C’est comme dans une bande dessinée !

       


     Le palais impérial, ses forteresses et ses
fossés … Un autre parc et ses pins taillés en
bonzaïs. Nous repartons à pied. Les jardins
 et les parcs vous évitent l’oppression et vous
n’avez jamais l’impression d’être perdu.
La plupart des gens se déplacent à pied :

Beaucoup de piétons, et vous remarquez déjà
que les hommes vont ensemble, les femmes de
leur côté. Les hommes, ils sont vêtus de façon
très classique : pantalon noir, chemise blanche,
 veste croisée : Ils vont au bureau. Les femmes y
vont aussi, vêtues de façon très classique
également. Ils sont pressés, toujours …
Et ils marchent à grands pas, sans flâner. 




Quand ils ne vont pas au bureau, les femmes comme les
hommes vont au temple : Il y en a partout, des
tout petits et des très grands … Aux carrefours
des rues, sous des petits abris, dans les jardins
publics … Des constructions de bois, avec des
toits multiples superposés et cornus  … 
On s’y asperge le visage, on passe les mains
dans les fumées d’encens d’un brasero, on salue,
le corps cassé en deux, avec des bâtonnets
fumants, coincés entre les deux mains jointes … 
Psalmodies … On achète des plaquettes de bois
peintes et on semble les utiliser comme on ferait
 avec des ex-voto.


Il y a des lampions partout, et même des barils :
Une centaine de barriques de bois, venant de
France : Elles ont contenu du vin de très grands
 vignobles bourguignons … Cadeau pour
l’investiture d’un Empereur. De l’autre
côté de l’allée, on trouve des conteneurs d’alcool
de riz, (pleins ou vides ?)
          Les Japonais sont disciplinés : on ne les
voit jamais s’agiter, on ne les entend jamais
hurler. Ils sont courtois, d’une courtoisie qui
aurait pu leur être  enviée par un grand seigneur
de la cour du roi Louis XIV !

 
  

         Je ne le savais pas, mais, à Tokyo, les
cyclistes ont parfaitement le droit de rouler sur
le trottoir … Que croyez vous qu’il arriva lorsque
nous déambulions lentement, sans nous en faire,
du côté de l’Université, vers le parc de Ueno ?
… 
On se retourne, on jette un coup d’œil :
Nous avions gêné une bonne douzaine de
cyclistes qui arrivaient derrière nous … Ils nous
avaient interpellés ?


- Ils nous avaient critiqués, insultés peut-être ?
– Que non ! pas du tout :  Ils avaient tous mis
pied à terre et nous suivaient, poussant leurs
cycles au rythme de notre pas, attendant une
occasion de nous dépasser !


  

         Justement, le parc de Ueno … Parlons-en.
            Nous sommes au mois d’avril.
On pourrait penser que ...      Justement, le parc de Ueno 
… Parlons-en.


            Nous sommes au mois d’avril.
On pourrait penser que tout Tokyo est dans la rue
 …Et Tokyo, vous savez que cela signifie :
trente deux millions d’habitants ! Une marée
humaine … Tous se pressant jusqu’à l’entrée
du parc de Ueno. 


Je sais que, dans ce parc, il y a
un zoo, deux ou trois musées … Mais on m’a
prévenu : Dans ce parc, il y a beaucoup de
cerisiers … Et ce sont ces cerisiers qui attirent
la foule : Depuis ce matin, ils sont fleuris !
La floraison des cerisiers, c’est une fête
nationale : La fête du printemps, la fête
du renouveau. La météo depuis plus d’une
semaine, diffuse les dates prévues pour la
floraison des cerisiers, dans tout le pays.


Aujourd’hui, c’est à Tokyo ! Cette fête s’appelle
« Hanami ». Depuis quelques jours déjà, des
bâches bleues ont été étendues dans les allées,
 délimitant des « domaines privés »



… Privés,? ...Le temps de la fête !  Tous les cerisiers
sont fleuris, effectivement et qu’est-ce qu’on fait ? – 
Rien de spécial : Sur les bâches, on fait la
fête, on mange, on boit … On boit beaucoup !
 Et cela va durer, va durer longtemps !
Mais sans cris, sans manifestations outrancières
me semble-t-il. « Hanami », c’est la vie qui
recommence !




Les cerisiers ! ... Ce sont eux, justement, qui justifient notre présence à Tokyo : L'Université de Tokyo nous a offert le voyage pour commémorer les 150 ans de coopération avec la France et ... C'est mon arrière grand-père, Ludovic Savatier qui a introduit le cerisier au Japon ! Il était médecin de marine et botaniste distingué.



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