mardi 18 septembre 2018

PARIS, ENCORE !





PARIS …



                                 



Encore ! … Et bien, quoi, Paris ?

Les quais de la gare Saint Lazare,

à huit heures du matin ? – Ou mieux

encore, toujours à la gare Saint

Lazare … mais à  Montparnasse,

c’est pas mal aussi …

À dix-huit heures ou dix-huit heures

trente !



Les couloirs du métro, à peu près

aux mêmes heures et à peu près dans

 toutes les stations, les bouches de

métro, les escalators du métro, les

escaliers, les tapis roulants …

Tiens, allez donc voir à la station

Châtelet !

 



Les voitures du R.E.R. aux heures

d’affluence, et leurs portes

coulissantes qui n’ont de cesse de

chercher à vous coincer lorsque vous

passez. Dans le R.E.R. ce n’est pas

 mieux que dans le métro et vous

voilà ballotté de droite et de gauche,

 vous agrippant à  votre barre 

verticale d’acier chromé, lorsque

vous avez eu la chance de pouvoir

 en cramponner une ! L’épuisement

des voyageurs après leur journée

de travail, les odeurs de transpiration,

 les contacts, les palpations, les

pieds que l’on ne sait pas où poser

… La nécessaire attention qui ne doit

pas faillir, sous peine de se faire

voler son sac ou son porte-monnaie !



 



La place de la Concorde est très

belle, mais l’ennui, c’est qu’on ne

peut que l’apercevoir, à travers le

défilé des voitures de toutes sortes et

de toutes couleurs. Des voitures ?

– Allez donc voir sur les

Champs-Élysées ou, mieux, au

rond-point de l’Arc de Triomphe ….

 Elles tournent, elles tournent, se

suivent, se croisent, se coincent

puis se décoincent, virent à droite,

virent à gauche, s’accumulent et puis

 leur file repart et jamais ne s’arrête.

Les feux passent au vert, puis à

l’orange, au rouge, puis encore au

vert … Les piétons passent entre les

clous, les cyclistes font ce qu’ils

peuvent. Les motos font du bruit, le

plus de bruit possible !


 


La tour Eiffel … Il nous faut bien

parler de la tour Eiffel : Elle est si

célèbre ! Il faut avouer qu’on la

voit de loin. On est heureux quand

 on la regarde : On ne sait pas très

bien pourquoi, mais on est heureux,

et les touristes courent pour monter à

 son dernier étage …. Quand le

personnel chargé des ascenseurs

n’est pas en grève !


 



Grève ! Le mot est lâché : De la

Bastille à la Nation, vous pouvez

rencontrer le cortège des

revendications de tout genre :

Drapeaux et banderoles, chapeaux

 grotesques et mascarades. Des

ballons gonflés au gaz

survolent l’avenue des Invalides …

Avenue impraticable, bien sûr et,

 si vous voulez vous rendre à la tour

Montparnasse, vous avez intérêt à

 prendre un autre itinéraire, au risque

d’arriver en retard à votre rendez-vous.


 




Paris ! Paris encore ! … Paris et ses

 musées, ses grandes expositions :

Manet, Monnet, Toutankhamon …

Que sais-je encore ?

– C’est merveilleux et c’est pour

cela qu’un monde fou vient du

Japon, des Etats-Unis, du

Royaume-Uni, d’Abyssinie, du

Canada et de Moldavie ….

Ah ! Les autobus à deux

étages transportant leurs touristes

amidonnés, casquette sur le crâne,

oreillettes de chaque côté de la

 tête ! Ah ! Les émanations de gaz

d’échappement : Autobus et

automobiles, le tout confondu, mais

 les autobus de tourisme présentent

cette particularité  de laisser tourner

 leur moteur tout aussi longtemps

qu’ils demeurent à l’arrêt : Il faut

bien faire fonctionner la

climatisation  ! … Vous en prenez

plein les narines ! …. Vous en

prenez plein les narines, pendant

que vous faites la queue pour essayer

 d’atteindre les portes du musée

que vous voulez visiter … Et cela a

des chances de durer pendant des

heures. Aprés, si c’est une grande

exposition, que vous voulez visiter,

il vous faudra, coûte que coûte,

suivre le troupeau. Vous aimeriez

vous arrêter un peu devant tel ou

tel tableau, devant tel ou tel objet ?

– Pas question : Il faut suivre !

– Cela ne vous empêchera pas,

d’ailleurs de  dire à vos amis que

vous y êtes allé et que c’était

« super »

… « super », c’est beaucoup plus

« in » que superbe, qui fait très

« ringard ».

 

Vous aimeriez aller écouter un

concert à la Salle Pleyel ?

– Avez-vous réservé ? - Dans le

cas contraire, il ne vous restera

qu’à faire demi-tour. Même chose à

 l’Opéra Garnier ou à l’Opéra

Bastille … Où vous auriez pourtant

bien voulu aller pour admirer les

danseuses étoiles et les petits rats …

 Les danseuses étoiles et les petits

rats ont fait, d’une certaine manière,

la gloire de Paris …





Au dix-neuvième ou au vingtième

siècle … Depuis, la gloire, c’est

Versailles qui l’assume, en

exposant dans les chambres de

Louis XIV des « installations » et

des ballons rouges venus du Japon

ou des U.S.A,

(Je vous demande pardon, il faut

dire des « States »).




Le Trocadéro ? – On y va  pour

manifester sur le parvis des

« Droits de l’Homme ».

On y manifeste aussi pour … Non,

 plutôt contre …

Contre la déforestation, contre

l’exploitation des gaz de schiste, 

contre … Contre ce qui est pour !

 Avec de la chance, il n’y aura pas de

 manifestation aujourd’hui et vous

pourrez entrer au musée de l’homme

 … Le musée de l’homme ? …

Toute une partie de son patrimoine a

émigré vers le Quai Branly, au

musée des Arts Premiers.

Le musée de la Marine a échappé de

peu à l’exil.






Je trouve assez curieux que Paris,

le Paris tant vanté, tant aimé, le Paris

des poètes … Je trouve assez

curieux que, justement, les poètes

aient surtout chanté les petits coins

qui font Paris, mais qui, au fond,

sont ceux qui sont préservés de

Paris ! -  Les petits jardins de l’île

Saint-Louis, le jardin du

Luxembourg, celui des

Buttes-Chaumont, tel petit coin

qui a échappé à l’urbanisation et à

l’envahissement automobile, tel banc

 le long d’un quai, tel étal de

bouquiniste, telle terrasse de bistrot

 où l’on peut encore se réfugier et

avoir l’impression d’être en sécurité.

 Avez-vous eu la chance de pénétrer

 dans l’église Saint Julien Le Pauvre

un dimanche après-midi, ou même,

tiens : dans la nef de Notre Dame ?

– Un dimanche après-midi …

Ou mieux : en soirée …

Il n’y a personne, les bruits de la rue

 ne pénètrent pas jusque-là et,

comble de l’extase, il se pourrait

 bien qu’un organiste s’essayât sur

son instrument … Ah ! Les orgues

de Paris, les grandes orgues !





Paris-Plage ! Paris est une ville

riche ! – Paris fait, dès que les beaux

jours approchent … Paris fait

déverser des milliers de tonnes de

sable et les parasols fleurissent …

Comme si on se trouvait au bord de

la Méditerranée ! Passent des

péniches, de temps en temps …

Leur passage fait revenir la poésie …

 Mais le bateau qui suit est un

« bateau-mouche » : de tous ses

hauts parleurs, il conte à ses

passagers l’histoire des palais de

Paris. Quelques pêcheurs à la ligne,

peut-être … Mais l’eau est si

polluée qu’il n’est pas question de

consommer leurs prises …

Les plus « in » d’entre eux, les plus

 « écolos » décrochent le poisson,

puis le rejettent à l’eau pendant

qu’il est encore vivant ….

« Attrapez la queue du Mickey ! »



« La queue du Mickey » ? Même

la Foire du trône, on fait aussi bien

en province, surtout l’été ! Et puis,

un vide grenier, c’est aussi amusant,

 et il y en a partout en province, des

vide greniers !









Les grands restaurants de Paris …

       On connaît leurs noms et ceux de

leurs grands chefs étoilés. On

connaît aussi les prix qu’ils

pratiquent, mais … Allez donc tenter

d’y dîner ou d’y déjeuner : Si vous

n’avez pas réservé longtemps à

l’avance, vous pourrez toujours

aller vous restaurer à la brasserie

qui fait l’angle de la rue …

Elles ne sont pas si mauvaises

que cela, les brasseries de Paris, et

elles pratiquent des prix qui sont

presque abordables …








Une fois de temps en temps !

- Dame, vous serez sans doute

obligé de faire la queue là aussi,

pour attendre qu’une tablée se

décide à partir après avoir bu le café.

 Si vous êtes impatient ou si vous

êtes par trop désargenté, vous aurez

toujours la ressource des

« fast food » … ou bien vous

achèterez un sandwich …

Les « Parisiens » consomment

beaucoup de sandwichs au jambon.

En moins grand nombre, ils

consomment aussi des sandwichs

au fromage ou au pâté (avec ou sans

 cornichons) … Il y a aussi les

pizzerias et je ne sais quoi d’autre

où l’on vend je ne sais quelle

nourriture enveloppée dans un

papier ou présentée dans une

barquette de matière plastique.





Non, moi, ce que j’aime, à Paris,

c’est que, presque partout, on peut

s’asseoir, sur un banc, sur une

chaise, dans un fauteuil …

S’y asseoir et regarder …

Regarder passer les gens … qui,

très souvent, ne sont pas des

Parisiens, parce que, les Parisiens,

ils n’ont pas le temps de flâner : Ils

courent tout le temps ! Du reste, si

les gares sont pleines à craquer,

le soir et le matin, c’est que les vrais

 Parisiens ne sont pas nombreux.

Paris se vide et se remplit en

quelques heures, ou en quelques

minutes, au même rythme que Venise …

À dire le vrai, ce que j’apprécie le

plus, ce sont les commerces de

proximité : L’épicerie du coin,

qui est tenue par un Maghrébin ou

par un Chinois, et qui reste

ouverte jusqu’à des heures

impossibles …

 En province, on ne trouve plus de

Commerces de proximité



                    






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