CONGO -
- BRAZZAVILLE
Par
quel bout tirer le fil ?
Écheveau
d’invraisemblables souvenirs
La
Bonne Sœur qui enseignait
à l’école consulaire ?
L’enfant
qui manipulait une kalachnikov ?
Ou bien
les femmes
Cueillant
des chenilles dans les arbres
Velues
Poilues …
Leurs
bassines en matière plastique
Rouges
Jaunes
Bleues
Si, si
… ça se mange, les chenilles !
Brazzaville !
Le
fleuve Congo
Large
Lent
Jacinthes
d’eau
La
frontière avec le pays voisin
Soupçons
Baobabs
énormes bouteilles
Les
pirogues sont là
Au
marché de Poto-Poto
Des
singes écorchés
Fumés
Viande
de brousse
Sur les
étals on présente des macaronis
Par
petits paquets de cinq
Une
femme jeune et altière
Marche
Sa robe
est multicolore
Sur la
tête elle porte en équilibre
Un
tubercule d’igname
De plus
d’un mètre de long
Princesse,
va !
Les
Chinois ont créé des exploitations agricoles
On va
chez eux en voiture
C’est à
une dizaine de kilomètres
La
milice tient plusieurs barrages
Pour
passer, il faut laisser un tribut
Quand
vous arrivez chez vous, la voiture est vide !
Au
couvent cela sent bon la cire
Les
Bonnes Sœurs font briller les meubles
Dont
une grande armoire normande
Je suis
affecté au Centre de recherches
Pédagogiques
En fait
de recherche
On ne cherche
que les chercheurs
Leurs
chaises sont vides
Politique !
Entrez
dans une école un cri retentit
« Tout
pour le Peuple !
Rien
que pour le Peuple »
Les
poings se tendent
Les
« chercheurs » sont allés voir ailleurs
Il y a
rendez-vous tous les soirs
A la
piscine des Caïmans
« Congo,
reine des fleuves … »
L’hymne
national … »
Quand
je suis arrivé, on a logé ma famille
dans une case en
bambous
« Il
faut faire attention
Ils
poussent de l’extérieur le climatiseur
Et ils
entrent par là »
Le
lendemain, on nous a logés dans un immeuble
Tout neuf
On
appelait ça les « 32 logements italiens »
Il y a
beaucoup de tours et de barres
à Brazzaville
Appartements
confortables !
Gardiens
congolais armés chacun d’une lance
Comme Ulysse et Patrocle
Occupants
Français
Russes
en quantité
Ah ! La vodka !
Toutes
nationalités mélangées
Notre
boy était charmant et stylé
Il
avait travaillé chez le Gouverneur !
Il
cherchait l’argenterie pour dresser la table
Nous
n’avions rien qui puisse répondre
à sa demande
Il
habitait une case
Elle
n’avait pas de tôles sur le toit
Tous
les Congolais couraient après Diawara
Diawara
était dans le pays voisin
Zaïre
Politique
quand tu nous tiens !
Diawara
finit au centre du stade de foot-ball
Le cou
coupé
On
l’avait cherché pendant des mois et des mois
« Tout
pour le Peuple !
Rien
que pour le Peuple ! »
Ramos,
l’entraîneur
Les
veilles de match
Il
allait sur le stade pour voir sur quels buts
Etaient perchées les aigrettes
garzettes
Pronostique !
« On
n’avait plus de place
pour construire les maisons
Les
Français nous ont appris :
On fait
comme tout le monde
On construit
des maisons les unes sur les autres :
Ça fait des immeubles ! »
C’est
le coiffeur qui m’a dit ça …
Nuit du
défilé des chars
Chenilles
qui grincent sur le goudron
La station
de radio-diffusion
Pendant
que je parle
Une mitraillette
à droite du micro
Une
autre à gauche
Les
doigts sur la détente
Je
parle à destination des enseignants
De
grammaire structurale
Au zoo
de Brazza
Il y a
un chimpanzé qui fume la cigarette
Du Zaïre
en contrebande
Ivoires
Malachites
Azurites
A
l’école consulaire ça ne va pas
Je suis
obligé de mettre ma fille dans l’avion
Pour la
France
Dès la fin
de l’année scolaire
C’est
moi qui prends l’avion
Adieu
Brazza !
Je me
souviendrai toujours
De la
réception à la case De Gaulle
Et de
la Française qui faisait glisser
dans son
cabas
Les
langoustes du buffet !
J’ai
tiré sur le fil
Et
voilà comment c’est venu
Inattendu :
A Brazzaville, les nuits sont fraîches !
Confiance !
Confiance !
Avant
l’embarquement dans l’avion
Il faut
montrer sa quittance d’impôts !
Adieu
Brazza !
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