samedi 22 septembre 2018

PUNTA ARENAS - CHILI





PUNTA ARENAS

                 CHILI




            




C’est loin, Punta Arenas, très loin …

On y va en avion, en survolant la

Cordillère. Il faut décoller de Puerto

Montt. En dessous, on aperçoit des fleuves

 qui dévalent tout droit, tout blancs. On

survole des océans de neige. Il n’y a

personne ici, personne et pas un toit, pas

une route, que de la neige, de la neige …

 De la neige. Des pics, des ondulations,

des vallées … Neige, neige …

Rien d’autre que de la neige.













Mer de nuages. Blancs, blancs, blancs.

Trois cônes de volcans qui flottent,

fumeroles paisibles. De nouveau la mer

de nuages, ou plutôt un océan. À notre

 hauteur, l’air est limpide, transparent,

fluorescent.












Déchirure, l’avion y plonge. Canal de

Magellan ! La mer, la mer couleur

d’étain terni, hargneuse, des îles, un

wharf, des toits, des toits de tôle rouge.

Il pleut, il pleut beaucoup. Très bas sur

nos têtes, couvercle de fonte.












Punta Arenas … Avenue toute droite,

au centre, une allée de gazon. Sur le

gazon, des moutons de bronze, tout un

groupe de moutons, le berger, son chien,

son cheval bâté, tous en bronze et

marchant … La Patagonie coloniale.






               









Cercle de rencontres et peut-être de

jeux pour les « gens bien » d’autrefois.

Un monument : statue de Magellan, des

Indiens au bas du socle ... Touchez le

pied de l’Indien, ça porte bonheur.

D’ailleurs, le pied de l’Indien est poli par

les nombreux frôlements : Il brille !












En face, ligne bleutée de la Terre de feu. Étain légèrement

 bleuté. Il pleut, il vente. Il vente, il pleut …

Passent des oies … Et peut-être des cygnes. Ici, ils ont le 

cou noir. … Il pleut encore, dru.












Cimetière de Punta Arenas : Dès

l’entrée tombeaux monumentaux, de

marbre noir, de marbre blanc.

D’où venu, le marbre ?














« Famille Mendoza » … Les Mendoza

devaient fréquenter le « cercle »…

Combien de milliers d’hectares et

combien de milliers de moutons ?

Combien de sociétés d’exploitation, de

 sociétés commerciales, combien de

conseils d’administration ? … On peut

les compter : Leurs noms sont tous inscrits

sur les plaques de bronze scellées aux

parois du tombeau.







Autre mausolée, de style Grec celui-ci :

 Fresques dignes du Parthénon d’Athènes

 … Moutons, moutons, moutons …

Marbre de Carrare !













Croix, croix de pierre, croix de bois …

Beaucoup de noms slaves et croates.

Les dates : Rares sont ceux qui vécurent

 longtemps : Rougeole, varicelle et

puis … Le froid, le vent, la pluie,

l’ennui, l’alcool : Celui-là est mort de

« désespérance ».









Tombe de l’« Indiecito » … Tombe de

l’Indigène Inconnu : Sa statue porte

bonheur elle aussi : Toucher son pied.















On a exterminé les « Peuples Primitifs »,

 Onos, Alakaloufs … Ils étaient grands et

bien bâtis, ils vivaient presque nus. Ils

pêchaient des moules et mangeaient la

chair des baleines échouées.

Ils naviguaient sur des pirogues

d’écorce, emportant les braises de leur

foyer d’un campement à l’autre. On les

 tirait comme des renards : Il le fallait

bien, puisqu’ils volaient des moutons !

On les abattait et on leur coupait les

oreilles, dont on faisait des colliers.

On versait aux chasseurs des sommes

intéressantes, pour chaque paire

d’oreilles, qu’elles soient celles d’un

homme, d’une femme ou bien d’un

enfant. Les survivants ? – Ils se sont

flambés à l’eau-de-vie !



                    


                                                   Plus au Sud

encore, Puerto Toro, le canal de Beaggle

 et le Cap Horn, falaises, glaciers, rocs,

 arbres pourrissants, buissons et, au- delà,

le continent antarctique. Il y a encore,

paraît-il, des phoques, des manchots et des

 baleines.





À Punta Arenas, il n’y a plus de moutons,

plus de bergers, plus de chiens de

bergers, Il n’y a plus de chevaux et les

clippers ne passent plus.

Des paquebots promènent les touristes

fortunés.


                                       

 






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