LE CANNET AU TEMPS DE BELLINI

  Bellini encore ... C'est que je découvre l'agglomération Cannoise, moi .... De la chapelle Bellini, qui m'a fait découvrir un peintre Cannois, je suis allé visiter la "Salle Bellini" à la Mairie du Cannet. Il s'agit de la salle des mariages. Je m'attendais à trouver des fresques sur les murs ... Un peu comme à Menton où Jean Cocteau a décoré ....Admirablement ... la salle des mariages. 

En fait, au Cannet, ce ne sont pas des fresques qu'Emmanuel Bellini a peintes ... Ce sont de grands tableaux qu'il a réalisés et que l'on a accrochés là ... de grands tableaux représentant  des scènes Cannettanes.

On reconnaîtra sur ce tableau le beffroi de l'ancien hôtel de ville, agrémenté de son horloge. On reconnaîtra aussi l'église Sainte Philomène, dont aucun bâtiment ne vient encore cacher la façade. Actuellement elle est dissimulée derrière le musée Pierre Bonnard. Le cortège qui suit la calèche semble être un cortège de mariage. Les robes et les costumes sont ceux du début du XX eme. Siècle. On retrouve les couleurs vives et l'ambiance festive qui sont le propre d'Emmanuel Bellini. 

Les toiles de Bellini sont toujours des expressions de la fête et de la joie. On pourrait parler comme Théo Tobiasse, dont les fresques ornent, non loin de la place Bellevue sur laquelle dansent les Cannettans et s'exclamer : - " La vie est une fête !"

Ces toiles ont une valeur artistique incontestée, mais, en plus, elles ont une valeur documentaire incalculable : "Voilà ce qu'étaient nos petites villes provençales à la génération de nos grands-parents, et voilà ce que la vie y était avant l'envahissement par les automobiles et les immeubles de béton !"

Revenons à ce tableau qui représente un cortège de noces dans les jardins de la Mairie du Cannet ...

Et comparons avec nos cortèges de voitures ornées de noeuds de tulle ... Cortège klaxonnant pour se frayer un passage dans l'avenue ... Jusqu'au restaurant où les tables du déjeuner ont été retenues.

La façade de l'église est quasiment dissimulée par les autres édifices : La belle affaire ! ... Le plus souvent, on ne passe plus chez Monsieur le Curé ... D'ailleurs, assez souvent, dans nos églises, il n'y a plus de Curé !

                   - Ainsi que l'indique une inscription, sur le clocher de mon village :

                      " LE TEMPS PASSE ET NOUS PASSONS !"

Autre scène d'un autre temps ! Les tambourinaires et les joueurs de fifre défilent devant l'église Sainte Philomène ... On reconnaît la Tour des Calvy ... Que l'on a du mal à découvrir de nos jours. 
L'ambiance est toujours festive et l'on danse, et l'on chante !

Au Cannet, on fête toujours la Saint Didier et, pour l'occasion, on fait venir des groupes folkloriques de la Napoule : Les membres de ces groupes jouent toujours de la musique, les membres du clergé ou ce qu'il en reste sont en tête des cortèges, mais où est la liesse ?

Nous parlions de la Saint Didier, fête votive du Cannet ... La toile ci-dessus paraît bien représenter les manifestations de cette fête : Elle rassemblait une communauté dont on peine à retrouver les traces.

En 2012, le cortège s'était bien formé devant l'église Sainte Catherine d'Alexandrie ... Les membres du clergé étaient moins nombreux et les enfants aussi !

Autre, temps ... Autre moeurs !

Conservons au moins la mémoire du passé !

           

La tour des Danys, et toujours le cortège festif cher à Bellini . La tour est le plus ancien témoignage de l'existence d'une communauté qui se rassemblait dans un village ... Aujourd'hui, où est le "village" ? Où est la "Communauté" ?  ...  

    - Au fait : "Qu'est-ce qu'une Communauté"?

Sur chaque porte (blindée), un digicode    et un parlophone ... Les "résidents" ne sortent plus de chez eux qu'en voiture, par la "porte automatique" du garage, et en ayant pris soin de lever les vitres et de verrouiller les portières de l'intérieur ! ... "Communauté" ? - qu'est-ce que c'est ?    

       -" On regardera les festivités à la télé. !"
      
        - Ou bien, selon l'âge : "On ira en boîte ce soir".

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CANNES- HISTOIRE ET ÉTAT DES LIEUX.

Résumons-nous pour essayer d'y voir clair dans l'évolution de l'agglomération de Cannes-Le Cannet ... Nous persévérons dans l'opinion qu'il s'agit d'une même agglomération et que l'on n'aurait jamais dû séparer en deux communes, distinctes administrativement, mais qui auraient tout à gagner à fusionner ...

C'est la faute à Louis XVI m'a-t-on dit : Un peu avant qu'on ne le décapite, il a signé un décret prononçant cette séparation ; Les gens du Suquet se disputaient avec ceux du Cannet, paraît-il ... Il n'empêche que la Convention, qui est censée avoir tout réorganisé aurait bien pu .... Oui, mais voilà : À cette époque, Cannes, pratiquement, n'existait pas : Il n'y avait que Le Suquet, perché sur son rocher depuis le temps des Romains peut-être et même avant ! En tout cas, les moines de Lérins, installés dans les îles, avaient construit les fortifications du Suquet très tôt dans le haut Moyen-âge ... XII eme - XIV eme siècle.

Le Suquet, c'était le village fortifié chargé de surveiller les envahisseurs venant de terre et de mer. C'était aussi le village des pêcheurs dont les barques occupaient l'endroit où se trouve maintenant le "vieux port".

Et puis, tout d'un coup, au XIX eme siècle, de hauts personnages appartenant à la cour d'Angleterre s'éprennent du ciel de Cannes, de son soleil, de sa mer ... C'est l'époque des grandes vagues de tuberculose ... On cherche  "le bon air" . Lord Brougham, haut personnage s'il en est, arrive à Cannes. Il se fait bâtir une villa. Sa présence attire d'autres Anglais : Pour Cannes, c'est l'essor !

La tsarine de Russie arrive sur les lieux, y tient grande cour et grand équipage. Les princes russes s'installent à l'est de la baie, sur les pentes de la "Basse Californie"... Des villas somptueuses sont érigées, encloses dans des parcs tout aussi somptueux. Beaucoup d'ouvriers italiens arrivent pour servir de main d'oeuvre à l'édification de ces villas ... Ils s'installent sur les terrains de ce qui deviendra La Bocca, Ranguin, Rocheville ... Déjà, le contraste est frappant entre les zones abritant les palais, celles où se construisent les grands hôtels, et celles qui sont habitées par les ouvriers. Les cultures de fleurs se développent au bénéfice des parfumeries de Grasse, mais les extensions urbaines les menacent vite.

L'urbanisation s'était faite en bordure du trait de côte et elle était tracée selon deux axes parallèles : 

La Croisette, tout au long de la rive et la rue d'Antibes. Elle se limitait à peu près dans la zone que l'on appelle encore aujourd'hui la "Banane", parce qu'elle a effectivement la forme de ce fruit exotique : Au Sud, c'est La Croisette et la mer ... Au Nord c'est ... La voie ferrée qui a été malencontreusement tracée

de telle façon qu'elle étrangle l'agglomération et gène son développement. Vers le Nord, on ouvre le Boulevard qui s'appelle aujourd'hui le Boulevard Carnot : C'est la ruée des investisseurs, mais une ruée qui se maintient ici dans un plan à peu près concevable : Le boulevard Carnot est aujourd'hui difficilement habitable parce qu'il est trop bruyant, étant la seule voie d'accès à l'autoroute, mais c'est un boulevard dont les immeubles s'intègrent dans un plan urbain.

La qualité de l'architecture est souvent remarquable.

(Villa Domergue -Impasse de Fiesole)

Les palais et les châteaux, les villas et leurs parcs escaladent les collines, pour jouir de la vue sur la mer et pour chercher l'exposition au soleil. Ces propriétés, souvent somptueuses, petit à petit, escaladent les collines ... Elles échappent ainsi à l'agitation de "la banane" et à la promiscuité des "banlieues" ouvrières. 

D'autres, bourgeois aisés, certes, mais moins somptueusement, font construire des villas au Cannet : Architecture souvent très soignée.

Du Cannet, ce genre de villas commencera à escalader les pentes des collines, créant une extension des "Hauts de Cannes".

Les propriétés princières des Russes s'installeront du côté Est de Cannes, dans la Basse Californie et la Californie. Les propriétés et les immeubles, souvent très somptueux s'élèveront dans ce qui est maintenant le Boulevard Alexandre III.

L'église catholique "du Bon Voyage" s'est élevée en plein centre ville, tout près de l'endroit où s'était trouvé le bivouac de Napoléon Premier, lors de son retour de l'île d'Elbe. L'église de Notre Dame des Grands Pins est construite tout près de l'église russe Saint Michel.

Tout au long de la Croisette s'élèvent des hôtels de luxe, dont les hôtes fréquentent le Club de Golf de Mandelieu, le Yacht-club de Cannes, les casinos, les grands restaurants, les salles de spectacles et les galerie d'art. Ici, la "Malmaison", qui appartient maintenant à la ville de Cannes et qui est devenue un lieu d'exposition.

Un second port est ouvert à l'est de la baie de Cannes : Le port Pierre Canto, réservé à la plaisance. Un troisième port est ouvert à l'Est du Palm-Beach : le "Moure Rouge".

Du haut du "Chemin des Collines", on peut très bien se rendre compte du "mitage" de l'environnement - Les parcs des grandes villas ont été lotis, mais l'on a élevé au centre de chacun d'eux des immeubles de luxe ou des  villas, dont l'ensemble ne crée pas une agglomération : Les accès n'en sont pas facilités par des voies tortueuses et étroites !

Et pendant ce temps-là ... Le nouveau palais des festivals a été construit sur l'extrémité Ouest de  La Croisette, au pied du Suquet et devant le Vieux Port... Il abrite une multitude de congrès tout au long de l'année et .... Le Festival du Cinéma ... Sans doute la plus grande manifestation du genre dans le monde entier ... Cependant ... L'organisation du Festival de Cannes se fait  ... À Paris ! Et, à part la traditionnelle et folklorique "montée des marches" sur le tapis rouge, le commun des mortels cannois est fort peu touché par ce festival qui se déroule à huis clos. Disons tout de même que le festival remplit les hôtels (Qui appartiennent de plus en plus ... À des Émirs arabes !)

À Cannes ... On y vient ... Pour se faire voir, autant sinon plus que pour voir !

On arpente la Croisette et la rue d'Antibes pour flâner devant les vitrines des boutiques de luxe : Toutes les grandes marques ont leurs vitrines ici.

On peut toujours rêver !

On s'assied au soleil et ... On regarde la mer ! Mais, la mer ... Elle est du côté du Sud ... Alors on achète des chapeaux de paille et des lunettes de soleil aux quelques Africains qui vous les proposent.

Quand il fait beau, et c'est souvent le cas ... On peut aller jusqu'à la plage ... Il y a deux plages publiques. Les autres, c'est à dire tout ce qui s'étend au coeur de la baie, devant les grands hôtels, ce sont des plages privées où sont installés des restaurants et où vous pouvez louer des matelas ou des chaises longues pour ... Pour vous montrer aux passants et vous dorer au soleil !

En saison, des paquebots de croisières viennent à peu près quotidiennement : Leurs quinze cents à deux mille passagers font la joie des boutiquiers.

Le plus souvent, lorsque des paquebots sont à l'ancre dans la baie, les amateurs fortunés exposent leurs yacht à la vue des promeneurs ... On rêve !

Les galeries d'art sont nombreuses ... Et elles exposent de grandes oeuvres ! Ici, c'est une panthère rutilante qui est exposée à la Galerie Bartoux, sur la Croisette : Cette panthère ... Vous la verriez bien dans votre chambre à coucher ... Non ?

Les vieux Provençaux ... 

(Il en reste quelques-uns !) méditent et songent à côté de leurs tambours et tambourins !

Perplexe, il est, le pépé ! Perplexe devant ces paquebots de béton que l'on construit sous ses yeux ... Et encore ... Ils ne sont pas tous aussi beaux !

                                 

Pour "Les petits Bonheurs", cliquer sur ce lien: (Cliquer sur "Les Petits Bonheurs")

http://petits-bonheurs-michel-savatier.blogspot.fr/LES PETITS BONHEURS

EMMANUEL BELLINI DANS SA CHAPELLE

Pour aller jusqu'à la chapelle Bellini, à Cannes, il faut se rappeler que l'on peut partir de la Place du Commandant maria, qui se trouve en bas du boulevard de la République : La promenade en vaut la peine : C'est un quartier que l'on appelle la Basse Californie, qui est occupé par certains des plus beaux parcs de la ville : Villas du XIX eme siècle superbes !

Dans la chapelle, qui était l'atelier du peintre Emmanuel Bellini, on peut voir certaines de ses toiles et certains objets qui lui étaient familiers. Dès le premier abord, on peut être surpris par la diversité des techniques picturales utilisées par le peintre, et surtout par la diversité des thématiques : Hier, nous vous montrions des toiles illustrant la thématique du cirque, mais voici que l'on découvre que Bellini était un maître de l'aquarelle quand il illustrait la thématique des attelages de son temps : Légèreté, mouvement, grâce et élégance !

L'affiche ci-dessous annonce un concours d'élégance automobile. Bellini, tout en couleurs, tout en lumière, tout en mouvement, illustre le thème de la joie, de la fête.

Et puis, dans un coin de la chapelle, on tombe en arrêt devant cette petite merveille :Un attelage qui semble tout droit sorti d'un conte de fées, russe sans doute ! L'objet n'est pas de Bellini, mais il a été choisi par lui, il illustre son imaginaire :

 Nous sommes encore là dans le domaine de l'expression du merveilleux, du mouvement, de la joie, de l'amitié.

Ces bois sculptés ne sont pas non plus l'oeuvre du maître, mais ils ont été choisis par lui. Ils meublent la chapelle ... Ils participent à la merveille.

Cette toile, exposée sur un chevalet, explose de lumière, éclate de bonheur.

Grotesques, ces bois sculptés ? - Certes, comme le sont les dieux de Chine auxquels ils ressemblent. Est-ce que ce sont des génies ?  Est-ce que ce sont des dieux ? Est-ce que ce sont des hommes ? 

                           - Tout ceci à la fois, sans doute et le domaine des génies n'est pas si éloigné du domaine des hommes ...

Cette photo nous présente Emmanuel Bellini. 

Elle a été prise où ? - Je ne sais, mais il semble bien que ce soit encore au-milieu d'un "domaine enchanté".

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CHAPELLE BELLINI ATELIER DE PEINTRE

Cette chapelle appartient au domaine de la Fiorentina, célèbre villa "à l'italienne" ... Une des demeures qui ont "fait" Cannes. Elle a été construite à la fin du XIX eme. siècle par le Comte Vitali.

De style baroque-italien et nantie d'un clocher qui rappelle celui de l'église Saint Michel, de Menton, elle a été rachetée en 1953 par le peintre Emmanuel Bellini (1904-1989). Cet artiste en a fait son atelier, "avec tout ce que cela comporte de couleurs, de gaîté, d'imagination.

La fille du peintre vous y reçoit très aimablement et gracieusement tous les après-midi, de 14 heures à 17 heures.

                             

On peut aller jusque là à pied, en empruntant l'avenue de Vallauris à partir de la place du Commandant Maria. C'est une occasion pour admirer les parcs et les villas qui font le luxe de la "Basse Californie". EN, 1991 une association a été fondée, qui a beaucoup oeuvré pour la restauration de la chapelle.

                                       

Emmanuel Bellini était architecte et peintre. Il était né à Monaco et resta toujours très attaché à la Principauté. 

                                
Chacun sait que Monaco est animé par la passion du cirque : Les plus grands noms se donnent rendez-vous, chaque année pour le festival du cirque qui est placé sous la présidence du Prince régnant et de sa famille et retransmis dans le monde entier par la télévision. Emmanuel Bellini partageait cette passion :

                                    
Ce qui frappe, dans cette peinture, c'est la joie ... La joie rendue par les couleurs franches, lumineuses, le mouvement et le dessin ... Faussement naïf ... Oui, c'est vrai, dans la série thématique du cirque, on a l'impression d'ouvrir un album pour enfants, ou pour grands enfants ...

Un peu blasphématoire ... En tout cas ironique, mais avec tendresse : Que vient faire ici ce prêtre, assis en majesté, avec ses deux chats et son perroquet ? Sur tout le visage s'épanouit l'ironie et la posture est un avertissement à la vanité !

Vanité ! ... Vous avez dit vanité ? Qu'est-ce que l'homme, au bout du compte ? ... Est-il autre chose qu'un clown et sa vie se passe-t-elle à souffler dans un trombone ... En tout cas, l'homme peut créer de la joie, en lui et autour de lui, et ... A-t-il autre chose à faire ?

                                    
  Remarquons que Bellini utilise plusieurs techniques picturales. Ici, on pourrait parler de pointillisme ... Pour faire vibrer la lumière et les sujets ? ... Pour renforcer l'impression de Joie ? ... Dérision des attitudes et des costumes, dérision des couleurs ... 

     

                                     
Mais ... Derrière ces paillettes, ce strass, ces "clowneries" ... Y aurait-il une philosophie ? ... J'ai parlé de "blasphème" ... Y aurait-il une recherche, une quête de sens ? ... 
Une quête de Dieu ? 
Que vient faire ici ce Christ, dans cette forge, parmi les clowns, tout près de l'enclume, des marteaux et du foyer rougeoyant ? __ Y aurait-il, tout de même, quelque chose de sérieux, dans cette vie de cirque ? La tâche à accomplir dans l'atelier est-elle autre chose que dérision ?
                                  *
Bellini a plus d'une corde à son arc. Ce qui frappe, c'est la diversité thématique de son oeuvre. Nous y reviendrons. En tout cas, ne nous laissons pas surprendre par cette impression de naïveté,voire cette impression de maladresse enfantine : Enfantin ... Peut-être ... Mais tout sauf maladroit !

Nous irons visiter la salle des mariages de la mairie du Cannet.  Nous irons aussi visiter la chapelle de Mandelieu : Elles sont décorées par Emmanuel Bellini.

                                  

LES PALAIS ET LES CHÂTEAUX ...


Certes les plus beaux
sont toujours ceux que l'on ne verra jamais ...

J'en ai construit, des villes et des châteaux
Avec des tours et des tourelles
des donjons
des courtines et des créneaux !

J'en ai planté, des allées de chênes
des saules et des ormeaux !
Arabesques
et dentelles de buis

Vasques et bassins
perles des jets d'eau

Certes les plus beaux
sont ceux qui restent à construire !

Chapelles aux toits d'émail
portes d'ivoire
vitres de rubis
volées de lazulite
et corniches de vermeil

Le chemin est rude
L'ombre rare
mais la musique ...

Villes, châteaux, palais de cristal ...
Sitôt passée la poterne
tout l'édifice s'évanouit
tourelles et tours
chapelles et courtines
parcs et jardins
fontaines et bassins ...

Pffuitt ... Fumée !
Un grand éclat de rire !

Mais reste la musique ...
Certainement, au prochain détour du chemin ...
Derrière cette colline-là ...

                    (Texte inédit de Michel Savatier)


POUR PLUS DE POÈMES SUIVRE LE LIEN SUIVANT :

poesiemichelsavatier

LA MODE AUTOMNE-HIVER

Voici, Mesdames, ce que vous porterez cet hiver ...Et même dès cet automne, si vous voulez présenter de beaux mollets ... Maintenant, comment est-ce que vous allez pouvoir marcher avec ceci ? ... C'est une autre affaire !

Les vitrines des boutiques de luxe présentent toutes leurs nouvelles collections automne-hiver.

De quoi rêver encore !

Il faut dire que, dans ces parages, on n'entend que très peu parler Français ...

On ressort les fourrures ...

On présente les robes de soirée ... Mais pourquoi a-t-on donc coupé la tête des mannequins ? ... De peur que celle des clientes ne tourne ? ... En fait, ce sont peut-être les maris qui tournent la tête ... Et pour cause !

Petit tailleur strict et très classique.

Tenues de sortie ... Plus sophistiquées déjà !

Mais s'il vous faut porter des chaussures avec de semblables talons et de semblables semelles ... Exercez-vous à marcher, Mesdames ! N'ayez pas peur de chercher un "coach" qui vous entraînera devant une galerie de miroirs ... Bien peu arrivent à plier les genoux avec élégance !

Allons, pour nous remettre de nos émotions, offrons-nous un petit poème :


LE NOUVEL AN ...

Et le vent, le vent, le vent ...
Et le temps, le temps, le temps ...

Sandales
Bottes de cuir
Galoches de bois
Pieds nus
Des pas, des pas, des pas
Il faut pourtant que tu marches

Sur les os du temps
La poussière et la cendre
Les graviers de granit
Il faut pourtant que tu marches
Sur les os du temps

La dune est poussée par le vent
La vague échevelée
Se brise et s'étale
Une autre vient

Le soleil marche devant
Puis la lune vient

Minuit
Une heure
Deux et trois
N'étaient les carillons
Je haïrais les horloges
Cartels
Les pendules et les montres

Sandales
Bottes de cuir
Galoches de bois
Pieds nus
Des pas, des pas, des pas, des pas
Il faut pourtant que tu marches ...

(Texte inédit de Michel Savatier)

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