samedi 25 août 2012

LA LIBÉRATION


LA LIBÉRATION






Hier, 24 Août, la ville de Cannes fêtait sa libération, à la fin de la seconde guerre mondiale. Des véhicules militaires ont défilé dans la rue d'Antibes et un "festival d'art pyrotechnique" a été présenté sur la Croisette.

Moi, je ne fête plus les entrées triomphales, je me suis senti "libéré" et je suis allé me promener à la Galerie Neel, dans la rue du Commandant Vidal ... (Encore un Commandant !)





Justement, la Galerie Neel expose ... Des femmes libérées ... Ne nous y trompons pas, il ne s'agit pas de grivoiserie ... Simples femmes "libérées", dans un moment d'intimité et de détente où nous les retrouvons telles qu'en elles-mêmes ... Ni complexées, ni agressives, ni sur une perpétuelle défensive ... Naturelles ! 

Et puis, après tout, si nous nous positionnions autrement que comme "voyeur" ... La peinture est peut-être un appel à l'empathie ... Essayons de nous mettre à la place de cette jeune femme : Quel est l'instant qu'elle vit en ce moment ? Quelles sensations l'habitent-elles ? Quelles idées et quels sentiments sont les siens ? ... En fait : Qu'est-ce que la femme et qu'est-ce que l'homme ?

                                  *

Bien sûr, on ne peut que penser à Van Dongen .... Mais le peintre, ici, est beaucoup moins grivois, beaucoup moins "Fauve". Alors, on peut songer à Modigliani ... Et, somme toute, ces femmes restent pudiques .... Et tendres ! ... La peinture a ses techniques que la photographie ne possède pas ...






SOUVENIR, SOUVENIR...

Je chante la pluie
Qui ne cesse de tomber
Un pigeon fait la boule
Au bord de ma fenêtre
La plume mouillée 
Je chante la pluie
Et le temps qui s’étire


Je chante pour Jeanne
Jeanne-La-Longue
Qui ne saura jamais 
Que je la nommais ainsi
Je chante pour elle 
Qui dort sur un carton
Sous un porche à Bordeaux


Je chante la pluie
Qui ne cesse de tomber
Je chante la pluie
Et le temps qui s’étire


Je chante pour celle-ci
Dont je n’ai jamais rien su
Dans une rue de Paris
Elle tendait les bras 
Et pleurait son désespoir
À son amour perdu 
Qui allongeait le pas


Je chante la pluie
Qui ne cesse de tomber
Je chante la pluie
Et le temps qui s’étire


Je chante pour celle là encore 
Assise au pied d’un mur
À Valparaiso 
Elle chantait sa douleur 
Chantait sa solitude 
Elle chantait sa tristesse
Et ce qui lui restait d’espoir 


Je chante la pluie
Qui ne cesse de tomber
Un pigeon fait la boule
Au bord de ma fenêtre
La plume mouillée
Je chante la pluie
Et le temps qui s’étire 






                                          LA CHÂTAIGNE ....
                                      


La vie s’en va
La vie s’en va


Une page après l’autre vient
Chacune s’effile
Onduleuse
Se rétrécit et puis s’enfuit


Au Chemin des Amoureux
Prairie tendre et verte
Par-delà les vieux pommiers
Un clocher monte au ciel
De granit ajouré


La vie s’en va
La vie s’en va


Au long des sentiers
Les châtaigniers sèment leurs feuilles
Pour te souvenir
Emporte une châtaigne gainée de cuir
Douce et lisse


La route tourne
La route tourne et dévale
Après le moulin
Après le pont de Noblat
Après la rivière
C’est une autre vie qui va
Qui court vers la ville


Wagons de chemins de fer
Cabines d’avions long-courriers
Habitacles d’automobiles
Bruits étranges
Images floues derrière les vitres

Images
Images

Était-ce bien l’amour
La châtaigne dans ta poche
Dont le cuir se plisse un peu
C’était une ivresse
Souviens-toi de ton amour

Amour
Amour perdu

C’était bien l’Amour
Tu l’as regardé passer
A midi au bord de l’océan
Possibilité d’un amour perdu
Sans un geste
Pour une inexpiable faute








Moi, je parlerai de candeur ... Je parlerai de Liberté ... Liberté de celles qui se sont affranchies de toute récrimination, de toute rancoeur, de toute agressivité ... Et les teintes sont douces ... Elles chantent, mais sur des rythmes paisibles ... Parlons, oui, parlons de liberté assumée, de calme, de tranquillité ... Parlons aussi de rêves ...






Mais celle-là !... On ne peut que fêter la "LIBÉRATION" ! ...  Il n'est pas certain pour autant que l'on puisse parler de calme, de douceur ... On peut toujours parler de rêve ... On peut aussi admirer la maîtrise du coup de pinceau !

                (Les toiles sont exposées à la Galerie Neel, rue du Commandant Vidal, à Cannes. Les textes sont des inédits de Michel Savatier)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire