vendredi 13 février 2015

LE NAUFRAGE DU TIGER (1)





NAUFRAGE DANS L'OCÉAN INDIEN














NAUFRAGE DU TIGER

DANS L’OCÉAN INDIEN





CHAPITRE 1




À dix heures du matin, la marée étant basse, nous sortîmes de notre cabine en nous agrippant à un filin : le pont était si mouillé et tellement incliné qu'il était impossible de se tenir debout. Nous étions prêts à débarquer.



On s'occupa d'abord de mon épouse, Sibella, et, comme on ne pouvait envisager de se servir d'une chaise, on lui passa une corde autour du corps. On la descendit, lentement, précautionneusement dans le grand canot. Ensuite, ce fut le tour de la servante, puis le mien et enfin celui du docteur.



Il y avait dans l'embarcation, en plus de nos bagages et de nos armes à feu, quatre moutons vivants, de la volaille, un porc, deux chiens greyhounds, un terrier, un jeune chiot et dix neuf personnes. Le soleil brillait mais les embruns nous arrosaient. Le bateau plongeait sans cesse. Nous ne pouvions rien voir.



Il était midi lorsque nous nous sommes éloignés de notre pauvre navire pour gagner le rivage ... qui nous paraissait si peu engageant ! Le grand canot était manoeuvré à l'aviron, mais il était en même temps remorqué par un canot à quatre rameurs. Le Commandant était resté à bord, en compagnie du steward en attendant que nous ayons débarqué. Le petit canot retourna les chercher pendant que les autres membres de l'équipage débarquaient les provisions et le matériel. Je voulus les aider, mais ils refusèrent. Sibella et la servante s'occupaient des choses fragiles : cartes, livres, compas. Elle plaçait tout cela dans un trou au milieu du sable, trou qui n'était pas autre chose que le nid déserté d'une énorme tortue de mer ...





























Tout ayant été rangé en sécurité, au-dessus du niveau de la marée haute, je me mis à prospecter pour trouver un endroit propice à l'installation de notre campement. Le vent et le sable nous cinglaient. Tout près, je trouvai ce que je cherchais : Le sol était de bonne qualité, l'endroit était abrité par une dune de quatre à cinq pieds de haut que recouvrait une broussaille vigoureuse d'un vert vif ...




Le vallon surplombé par la dune était également verdoyant. Un espace fut nettoyé pour dresser une tente. On apporta rapidement des espars, des voiles, tout ce qu'il fallait ... La tente fut dressée pour les passagers et le matériel. Le grand canot et le youyou furent traînés jusqu'à ce qu'ils soient en sécurité, au-dessus du niveau des hautes-eaux. Un feu fut allumé pour les hommes d'équipage qui allaient dormir autour de lui. Avant la nuit, nous étions à l'abri. Nous avions des couvertures pour préparer nos couches et nous étendre, nous avions à boire et à manger. Nous avions même eu droit à une gorgée de thé chaud. Tout le monde était sauf et en sécurité.




Nous invitâmes l'équipage à se joindre à nous pour la prière du soir, seuls quelques-uns, peu nombreux, s'étaient déjà effondrés dans un lourd sommeil dû à l'épuisement. Nos prières montèrent vers les cieux, remerciant Dieu de nous avoir tirés de cette terrible situation.



*
_"Pouvez-vous seulement imaginer ce que représente un tel débarquement ? _ Les seuls êtres vivants que nous avions pu apercevoir sur l'île étaient quelques petits crabes et des oiseaux de mer, blancs, qui avaient tout l'air d'être ébahis de nous voir là, sur ce rivage qui leur appartenait.



_" Pouvez-vous imaginer ce que cela représente ? _ Nous nous trouvions un instant auparavant sur un navire tout neuf, jaugeant soixante quinze tonneaux, ayant appareillé de Liverpool le trois mai mille huit cent trente six ... Pour ma part, j'étais alors Major de l'Armée des Indes. Je rejoignais mon affectation à Bombay. Mon épouse, Sibella m'accompagnait, ainsi que sa servante, Louise ...




                épave ...Bouteille à la mer



                  À SUIVRE   SOUS LE SIGNE DU GRAND VOILIER

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