samedi 11 avril 2015

APRÈS LA GUERRE ...





L’MMÉDIAT APRÈS GUERRE.

                               LE MAGHREB ET PUIS …





























DES PETITS CAILLOUX, CHAPITRE VII








Dans le Sud marocain coulait le Souss. Les paysans foulaient la glaise avec de la paille hachée, pour en faire des parpaings d'adobe, qui sécheraient au soleil. Pendant ce temps-là, des guerres se déroulaient quelque part. L'âne aux yeux crevés, pourtant, tournait toujours la noria, dans les jardins de Rabat. Les godets déversaient l'eau claire et qui chantait. Les cigognes craquetaient sur les remparts des vieilles villes, en renversant la tête.

En Algérie, je n'ai rien connu des passions du monde, que des instants d'ivresse et de folie : Les embrassades et les drapeaux, les foules, toutes couleurs confondues et toutes formes, célébrant dans les rues d'Oran la libération de Paris. J'avais débarqué à Toulon pour n'y voir que ferrailles tordues et prisonniers de guerre par colonnes entières, surgis d'où, allant où ? À Rochefort, j'avais vu rouler des files et des files de camions américains. Les graffitis, sur les murs de nos villes n'avaient pas tardé à réclamer le "Go Home" de nos libérateurs.


*




J'avais joué au football avec des prêtres vendéens. J'avais sonné du clairon à la tête des processions, de reposoir en reposoir. Dans le Var, j'avais appris à "changer de peau" aussi souvent que je changeais de territoire ...

Où et quelle logique ? Quelle unité dans tout cela ?
Hors du temps !


En Provence, on ne croisait pas de camions américains. Personne ne parlait de la guerre récente. Y avait-il eu, même, une guerre ici ? On semblait plutôt craindre des guerres intestines à venir. Il y avait des grèves partout.

-"Le Kommunisme cherche à s'étendre et à prendre le pouvoir". 

Nos officiers faisaient des plans à mi-voix. On reparlait du "Grand Soir".

-"Le soir du "Grand Soir, il faudra sauter dans les camions et gagner Saint-Raphaël. Ici, la base ne pourra pas résister."


J'avais déjà entendu des choses identiques lorsque nous étions à Agadir :

-"Si les Américains débarquent ici, il faudra sauter dans les camions. Les pleins doivent être faits en permanence. Nous essaierons de gagner Dakar par le désert ..."





















Il y avait si peu d'armes, si peu de marins, autour de ce qui n'était qu'un vaste chantier de construction d'un aérodrome! Les colonnes interminables de dromadaires transportaient les pierres dans des paniers, les pierres que l'on avait concassées à coups de marteaux ! Quand un dromadaire s'agenouillait pour qu'on décharge son fardeau, il allongeait son cou d'animal antédiluvien, renâclait, dressait la tête, poussait des cris étranges, montrait ses dents jaunes, et bavait ... Nous étions, là aussi, complètement hors du temps !

L'aumônier était venu chez nous, L'abbé Souris ... C'était véritablement son nom. Il avait sorti ne bouteille de champagne ...

- " Nous ne savons pas ce qui peut nous arriver. Commandant, il faut baptiser votre fille ! Nous ne savons pas si nous parviendrons à gagner Dakar en cas de besoin !"


Et maintenant, si c'est le soir du "Grand Soir" ... Allons-nous fuir vers Saint-Raphaël ? … Il en est question …





                                       M' ENFIN !

« … UN PÊCHEUR QUI LANCAIT SON FILET DANS LA MER POUR Y PRENDRE DU POISSON, MAIS EN RETIRAIT UNE FIOLE DE CUIVRE SCELLÉE DE PLOMB ET MARQUÉE DU SCEAU DE SALOMON, FILS DE DAVID – LE SALUT SOIT SUR EUX ! LE PÊCHEUR S’EN SAISIT, LA BRISA, ET IL EN SORTIT UNE FUMÉE BLEUE QUI S’ENLEVA TRÈS HAUT DANS LE CIEL … »

                            ( Les Contes des Mille et une Nuits)




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