vendredi 17 avril 2015

CHILI -UN PAYS EXTRAORDINAIRE !





UN PAYS EXTRAORDINAIRE !




































                                             Un volcan en Araucanie













PUNTA ARENAS




Punta Arenas (La Pointe des Sables) … Le bout du monde ? (fin del mundo ? Cela me rappelle l’histoire du fou qui était monté tout en haut d’un mât : Il y avait épinglé un message, tout en haut. Son gardien l’avait vu faire, il grimpe au mât lui aussi, à grand’peine. Il déchiffre le message : « Ici, c’est le bout du mât » ! – C’est un peu ça : Ici, c’est peut-être le bout du monde …

-« Et puis après ? »


Et puis après, tu pourrais tout aussi bien te promener avec « l’ami Bidasse, dans les rues de Toulon … »

Cent vingt mille habitants, des vitrines de Noël … Ici comme ailleurs !  Il a plu, la nuit dernière, à verse, la rue est devenue un torrent, la rue qui conduit à mon hôtel.


-« Mais non, mais non, il ne pleut pas très souvent! Il ne fait pas non plus aussi froid qu’on le pense, même en hiver. Le thermomètre descend rarement en dessous de moins cinq. La neige tient rarement plus de deux ou trois jours : Il fait moins froid ici qu’à Paris ! » Par contre, le temps peut changer très vite : On dit qu’ici, face à la Terre de Feu, on peut connaître les quatre saisons dans la même journée !

L’hôtel a le chauffage central. J’ai même une baignoire, j’y patauge avec délices.

Au bout de la rue, on voit le détroit de Magellan. L’hôtel s’appelle « Los Navigantes ». C’est pour tout cela que je suis venu jusqu’ici, pour rejoindre les rêves du petit garçon qui lisait Jack London et Jules Verne.















           LE CANAL DE MAGELLAN







Comment dire ?
C’est un monde minéral
En quatre jours j’ai vu un seul oiseau

Un rêve très étrange
L’impression de planer sur un tapis volant
Je glissais au-dessus d’un fleuve couleur d’étain vieilli
Et le ciel aussi était d’étain
On n’en voyait d’ailleurs qu’une lanière découpée
Tout en haut
Comme un couvercle faiblement halogène entre les falaises abruptes
Vertigineuses
Le navire avançant tout au fond d’une monstrueuse
 faille de rocaille grise
La nuit parfois scintillaient de froides étoiles
Arbres morts
Labyrinthes de très étroits canaux
Fronts des glaciers bleus
Bouées noires
Et l’épave d’un navire écorché
Glaçons partant à la dérive
Chutes d’eau
Pas une fumée
Pas une cabane
Pas une vie
L’impression très étrange de pénétrer dans un autre monde
J’avais rêvé de grands voiliers à trois ou quatre mâts
De baleines et de rorquals
D’albatros
Rien
Rien que le canal lisse
Unicolore
Muet
J’avais rêvé d’orpailleurs
De trappeurs
De guanacos en liberté
Je n’ai rencontré rien de tout cela
Mais contemplé
L’indicible et effrayante beauté





















Le musée salésien : C’est celui que les pages de mon guide signalent comme le plus intéressant : Accumulation de portraits de missionnaires, d’objets du culte, d’oiseaux empaillés de toutes sortes , tous les oiseaux du détroit, tristes, déplumés un peu. Mais il y a le grand albatros (Ah! L’albatros ! … « Ses ailes de géants l’empêchent de marcher » …) Il y a le condor (Ah! Le condor !).  Mammifères assez galeux, aux fourrures poudrées d’insecticide. De curieuses choses : Dans un bocal, un veau à deux têtes et puis deux autres veaux, siamois.

-« Ici, c’est le bout du mât …"

Mannequins dérisoires, vêtus de peaux de guanacos, à la manière des Onos et des Alakalufes disparus (Complètement disparus !), pointes de flèches, arcs …















           Puerto Toro, l'agglomération la plus australe du monde,

                               située dans le canal de Beaggle





PUNTA ARENAS

-« Ici, c’est le bout du monde ! »

Visite au cimetière : Il y a des mausolées qui sont dignes du cénotaphe de Napoléon aux Invalides … Grandiose ! … Plus que les Alyscans …

Les enfants sont tous enterrés dans le même carré : Tombes entourées d’une rembarde, comme lits de fer forgé.


-« Tes parents te remercient, petit,  pour le bonheur que tu leur as donné pendant ton séjour sur la terre. »   … Admirable !

Beaucoup d’enfants morts très jeunes, parfois par fratries entières, enlevés en quelques semaines … Par quoi ? – Dureté de la fin du XIX eme, du début du XX eme siècle. Beaucoup de tombes avec des noms en K ou en CZ : Yougoslaves venus ici parce que la vie était trop dure ailleurs, encore plus dure qu’ici.
Monument en hommage à « L’Indien », statue de bronze à l’endroit où l’on enterra le dernier des Onos. Apparemment, « l’Indiecito » fait l’objet d’un culte fervent. Ses pieds de bronze brillent, tant ils ont été tripotés, caressés. Des ex-votos sont scellés dans le mur pour le remercier de son intervention bénéfique.
Le tombeau de Menendez : Pionnier visionnaire, philanthrope, entrepreneur … Autant de plaques de bronze  que de sociétés qu’il dirigeait … Combien ? … Je ne les ai pas comptées !


Place d’Armes : Très beaux arbres, mufliers, pavots. Monument à Magellan : Grandiose ! (adjectif déjà utilisé … Attention !). Monument offert par Menendez pour le quatre centième anniversaire de la découverte du détroit : Magellan, impérial, à la proue de son bateau … Une sirène à ses pieds et … Deux Indiens accroupis … Toucher leurs pieds porte bonheur : Le bronze y luit !

Beaucoup de monuments au Chili, beaucoup de statues : Aux carabiniers victimes de leur devoir, au Libérateur O’Higgins, au Général Machin Chouette, aux fondateurs de la Nation … L’un de ces monuments, splendide : « À la gloire des bergers qui firent la première fortune de la Région Magellanique » : Le berger, ses chiens, ses moutons, son cheval … Il faut lire Francisco Coloane (Éditions Phoebus).















               Parc National de Torres del Paine .... Admirable !




Mais les Andes ! Mais les Andes vues d’avion, sur la route de Punta Arenas, vers Puerto Montt!

Il ne semble pas que les montagnes soient aussi hautes qu’on le pensait : Vues d’en haut, elles paraissent aplaties. De temps à autre, simplement, leurs sommets dessinent à terre des étoiles blanches : On devine les reliefs. Dans la région des lacs, un peu avant Puerto Montt : volcans enneigés, cônes parfaits, dont l’un envoie de la vapeur par bouffées, qui dérive , semblable à tous les nuages … Lacs bleus, lacs verts, lacs gris … À la verticale de Torres del Paine, mer de nuages, vaste, continue, infinie. Et puis, une déchirure : lacs, glaciers, immenses glaciers gercés : Moraine centrale, moraines latérales, comme dans un livre de géographie ! Torrents qui dévalent dans les lacs, rivières issues de ceux-ci. Étendues enneigées, vierges, blanches. Terre torturée, fracturée, disloquée, effondrée.  Un chemin, un village … Où ? … Nulle part ! Ici, sous ces toits minuscules  vivent des hommes et des femmes. Ils s’aiment ou se détestent, travaillent, souffrent, espèrent, pleurent, rient … À Punta Arenas, les peuples vaquent à leurs affaires : C’est Noël que l’on prépare !


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