jeudi 16 avril 2015

SANTIAGO DU CHILI








SANTIAGO DU CHILI













                       "La Virgencita" sur le "Cerro San Cristobald" domine la ville de Santiago.









Petits pots à tabac, sans taille réellement marquée, courtes pattes et hanches larges, ombre de moustache, cheveux d’un noir de jais … Mais des yeux ! jusqu’à dix heures du matin, personne dans les rues de Santiago, désert, rideaux des boutiques baissés.

Dix heures : Les envahisseurs ! On ne court pas, mais c’est tout juste : Les trottoirs sont noirs de monde et chacun allonge le pas !  Costumes sombres stricts, chemises blanches, cravates , coiffures lissées, attaché case : C’est la Chaussée d’Antin à Paris ou le boulevard dans la City ! On court, on trotte en rangs serrés. Impossible de ne pas suivre le flot ! Des employés roulent des sacs transparents dans des brouettes : sacs de pièces de monnaie pour alimenter les caisses des magasins.

Le palais présidentiel de la Moneda … Peu spectaculaire. Ici périt Salvator Allende. Drapeaux sur la vaste place.  Boutiques, boutiques, boutiques : On y court, on y court !

Des églises, austères, massives, aussi austères que les galeries du Louvre avant leur restauration … À l’intérieur, du baroque. Les Chiliens habillent les statues des saints et de la Vierge. Beaucoup de statues dans les églises, beaucoup d’ex-voto, des confessionnaux : On confesse, on confesse ! On prie.



















   Santiago - Plazza de Armas - Statue de Pedro de Valdivia
                                                        Cathédrale et office des Postes







Des mendiants, beaucoup de mendiants : femmes, hommes, un  cul-de-jatte, un autre qui l’est presque, car il ne lui manque que les pieds. Sébiles en matière plastique.

Escaliers, escalators, galerie commerciales, comme à Québec, comme à Paris :

« Achetez aujourd’hui, payez dans trois mois ! »

Fast-food, poulet frit, hamburgers …


-« Vous êtes Français ? » - Votre interlocuteur sourit et murmure en roulant les r : « François Mitterand » pour montrer qu’il s’y connaît. S’il parle un peu l’Anglais, (Mais il y a assez peu de chances pour cela …) il vous expliquera dans cette langue que la France est très aimée au Chili :

« D’ailleurs les enfants de nos écoles apprennent obligatoirement à chanter la Marseillaise ! »

Place d’Armes … Pedro de Valdivia sur son cheval de bronze, plus grand que nature : Les héros espagnols ont traîné depuis Madrid et jusqu’ici leurs cuirasses rouillées et leurs épées. Je prends conscience du fait que la revendication d’indépendance des colonies espagnoles d’Amérique du Sud coïncide avec l’arrivée de Lucien Bonaparte sur le trône ibérique. C’était avant-hier ! De l’autre côté de la place d’Armes, un monument de pierre  dressé en 1992, dédié « aux Peuples Indigènes » … Poignant !





















                                               Plazza de Armas - Monument aux Peuples Indigènes.



Vers midi, dans les rues, on tombe la veste. On conserve les cravates sur les chemises blanches.  Pizzerias et fast-food bondés. On appuie les plateaux- repas où l’on peut, faute de place sur les tables. Des voitures blindées passent pour collecter les recettes des magasins. Dans le Paseo Humada, un petit homme, grimpé sur un muret, joue du saxo. Plus loin, s’est installée une harpiste. Dans les galeries commerciales, on est inondé par la musique de « Petit papa Noël » … Tiens ! C’est vrai, Noël approche. On entend aussi l’air du « Docteur Jivago » Des banderoles proclament : « Offrez à votre enfant un vélo de couleur ! »

Marché Central : ça pue le poisson. Les fruits sont beaux : abricots, pêches et cerises. Comprenez ce que veut dire « corrazon de paloma », vous aurez alors compris que ce peuple est bien un essaim issu de la ruche européenne.  Quelques cabarets assez minables : Eux aussi sentent la marée … Il faut aller voir l’ancienne gare des chemins de fer, devenue Centre Culturel Mapuche.  Pauvres Indiens Mapuches !  La gare est une structure métallique  signée Gustave Eiffel … Elle fait penser à Saint-Lazarre. Il n’y a rien à y voir lorsque j’y arrive. C’est vide : On prépare une exposition.

Aperçu le musée précolombien par hasard : Assez joli cloître . On y sert du café et des croissants « parisiens » :

-« Café et croissants : « The french bakery cafe ! »


Pigeons, kiosque à musique dans lequel, pour le moment, on joue aux échecs, tout un peuple de joueurs d’échecs silencieux et concentrés. Autour, petits boulots, comme à Bangkok, antiques chambres noires des photographes, boîtes des cireurs de chaussures.

-« Passe au soleil, tous les autres empruntent le trottoir qui est à l’ombre ! » De la même façon, tous les bancs qui restent libres sont au soleil.

Comme partout, il y a au moins un Père Noël.

Retourne au musée d’Arts Précolombiens … Pas cher … Beau, (Attention à cet adjectif, tu vas l’utiliser trop souvent !). Bien climatisé, sièges confortables, vases anthropomorphes et zoomorphes, un vase ornithomorphe (Vous suivez?).

Moi, je veux bien que l’île de Pâques et la Polynésie aient été peuplées à partir de l’ouest, mais le vase ornithomorphe de Machu IV ressemble bien à l’homme-oiseau de l’Île de Pâques ! … Bon, il y a des spécialistes, je n’en fais certes pas partie, mais ne peut-on imaginer un mouvement d’Est en Ouest en même temps que celui qui s’est fait dans l’autre sens ?


On cherchait de l’or. Il y en avait vraiment, en Amérique : Ici un vase, là un masque, quelques autres objets, c’est pour cela qu’on a tant assassiné !


De retour dans la rue, je découvre les vitrines d’une quantité invraisemblable de salons de podologues traitant tous des problèmes de « dépilation » ! … Quand je disais que, sur la lèvre de beaucoup de femmes, il y avait des ombres de moustaches … Certaines ont donc aussi « du poil aux pattes » ! Pourtant, il y a des jeunes filles splendides : Allez donc dans les « salons de café»! Elles ont un « look » !

















Dix-sept heures trente : Tout le monde est à nouveau dans la rue, dans les paseos à l’ombre … Plus décontracté : Certaines cravates même, ont disparu. À vingt-deux heures trente, (il fallait s’y attendre), il y a encore du monde dans les rues. Ce n’est plus la foule, mais enfin … Beaucoup d’amoureux, très jeunes. Ils s’enlacent debout, n’importe où. Ils se frottent mutuellement le dos en se balançant sur un rythme binaire. Par contre, les restaurants sont déjà fermés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire