samedi 18 avril 2015

TORRES DEL PAINE - CHILI










Parc national - Réserve de la biosphère - Torres del Paine                 Chili









TORRES DEL PAINE





Dans le même autobus que moi, sont venues jusqu’à Puerto Natales deux Canadiennes de l’Ontario. Je suis donc obligé de parler Anglais et, comme, de plus, elles sont originaires de Hongrie, il n’est pas toujours très facile de les comprendre et de se faire comprendre !

J’ai rencontré à Puerto Natales beaucoup plus de métissage indo européen que je n’en avais vu ailleurs : Gens à face large et aux yeux fendus, faisant songer aux Esquimaux, ou plutôt aux Inuits.



                                   Ultima Esperanza - Puerto Natales



Départ au petit matin en minibus vers le Parc National (… Il mérite bien des majuscules !) de Torres del Paine. Un chauffeur et un guide ne parlant que l’Anglais et l’Espagnol. Mes deux Canadiennes semblent se chamailler. Elles ont péroré tout le long du chemin en Hongrois : Il ne manquait plus que ça ! Et puis, l’une d’entre elles, qui est médecin, capricieuse et autoritaire … Elle en est à son troisième mari paraît-il … Je comprends …

Longue route de terre et de gravier, méplats, collines et montagnes. Par endroits, le flanc de la vallée, tout en strates, fait songer au Grand Canyon du Colorado, (Que je n’ai jamais vu qu’au cinéma …) Arbres toujours aussi rares et, quand il y en a, ils sont morts sur pied, le cœur brûlé. Kilomètres de clôtures de fils de fer barbelé, moutons, moutons, moutons !





                              Le Milodon à l'entrée de sa grotte.




La grotte du milodon. On s’arrête ? – C’est bien. Mais vous pouvez aussi bien passer votre chemin. Il n’y a pas grand’chose à voir, si ce n’est la reconstitution, en matière plastique, de l’animal préhistorique dont le squelette a été découvert là, (On crut alors que les restes étaient récents et on organisa en conséquence une expédition pour tenter de lui trouver des frères en vie …) Tête de cheval sur un corps d’ours géant, mangeur de feuilles et d’herbes… Passons, mais pourtant, souvenons nous de lui lorsque nous lirons Francisco Coloane.

Premier guanaco, au bord de la route : Photos. Second guanaco, troisième, quatrième guanaco, hordes de guanacos … Élégance de ces êtres songeurs ! Nandous, dont quelques femelles suivies de leurs poussins. Ni plus ni moins, ce sont de petites autruches, grise sur le fond gris du sol d’ardoise, farouches, pas faciles à photographier. Des oies, des cygnes, des canards, mares, étangs, lacs. Un couple de renards gris allant à leurs affaires. Ils nous font la grâce de poser un instant. Deux condors, loin, qui planent en décrivant des cercles, sans bouger les ailes,(Tu te rends compte, des condors !).


















Lac vert, lac bleu, lac gris, se déversant les uns dans les autres. Très belle cascade, (Qu’est-ce qui fait que l’on peut dire qu’une cascade est belle?)

La nuée se déchire ; Honneur ! Les pics et les tours du Paine se dévoilent en plein soleil : arêtes acérées, lames couronnées de neige … Superbe ! Ah ! Dis-tu ?  - Je le répète : Splendide, Superbe !)

Déjeuner dans un merveilleux restaurant : Les larges baies font face au lac vert et aux tours. Pour terminer, vu de loin, le glacier Grey, petits icebergs qui flottent dans le lac, brusques rafales de vent coupant.

Un seul regret : Les deux cent cinquante kilomètres du retour – Piste caillouteuse ! Un pneu n’y résiste pas : Charpie !

Je n’ai pas vu de pumas : Ils ne sortent que la nuit, paraît-il. Notre guide, qui vient là tous les jours depuis cinq ans n’en a aperçu que trois fois. Pourtant, ils sont là : quarante pour cent des jeunes guanacos,(On les nomme chulengos) seront victimes des pumas avant d’atteindre l’âge adulte. Pourtant, au moment de la création du parc, il n’y avait qu’une centaine de guanacos, (On les disait en voie de disparition…) Il y en a trois mille maintenant. Et combien de pumas ? Carcasse de mouton, sur le bas côté …














                 Guanaco et chulengo



C’est seulement en Patagonie, que j’ai pris conscience de la destruction de l’environnement par l’homme : Il n’y a plus guère de condors, les pumas se font rares, les guanacos ne sont sauvegardés que grâce aux parcs nationaux, on a dû protéger les oies de Magellan … C’est dans le détroit de Magellan que Green Peace fait la guerre aux chasseurs de baleines. Les habitants de Punta Arenas manifestent contre la déforestation. On ne rencontre plus d’Indiens …Les trois ou quatre dernières Indiennes vendent aux touristes des petits paniers tressés, à Puerto Williams. Les îles du bout du monde étaient autrefois toutes habitées par des pêcheurs et des chasseurs. Elles sont vides de toute vie et leurs canaux sont désertés …

Sans doute ne rend-on pas vraiment compte de cela, dans les villes, il faut venir dans ces steppes où réside moins d’un habitant au kilomètre carré : Le royaume du vent et cette impression de désolation, même si, à la faveur du trajet de retour, de Puerto Natales à Punta Arenas, je découvre que les arbres ne pas sont tous morts, comme il m’avait semblé. La plupart sont malades :  parasités de gui, barbes de lichens.


-     « Il a encore fallu que ce soit à moi que cela arrive : Mes deux Canadiennes Hongroises se chamaillent . Elles vont prendre le même avion que moi, de Punta Arenas à Puerto Montt, après … Après, j’espère que ce sera fini et que nos chemins ne se croiseront plus !








                                                                   Puerto Montt


J’ai compris ! – Le Japonais (ou Coréen) qui était à Punta Arenas pour acheter « des copeaux de bois »  … Sur le quai de Puerto Montt, il y a des montagnes de pulpe de bois ! Des forêts entières passées à la déchiqueteuse ! D’énormes camions basculent leurs bennes, des bull-dozers brassent tout cela, les grues tendent leurs bras, prêtes à charger … Copeaux humides aux aigres odeurs fermentées … C’est à Angelmo, le port de Puerto Montt, et tout ceci, c’est pour faire de la pâte à papier.















VOLCAN VILLARRICA





Baraques « attrape touristes, en files : Lapis-lazuli, pulls en « laine vierge », rêche, objets en bois : Un fatras. Il y a effectivement beaucoup de touristes, sac au dos.  Marché en plein air : carottes, tomates, moules séchées, enfilées en longs colliers … Des matrones en tablier blanc soulèvent les couvercles de leurs marmites en faisant le boniment : étranges cuisines, odeurs fades du poisson, poisson encore, et fumé, trucs indéfinissables … Joli bord de mer : Par-dessus les montagnes de copeaux de bois, on aperçoit les vraies montagnes : Cônes parfaits des volcans enneigés.
























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