lundi 8 octobre 2012

LORGUES (VAR)







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Un beau jour, je me retrouvai en Provence. Il fut difficile, semble-t-il, de trouver un établissement scolaire dans lequel on voulut bien m’accueillir. Mon frère aîné fréquentait le lycée de Draguignan mais sans doute mes références étaient-elles insuffisantes pour que l’on m’en ouvrît les portes ... C’est dommage, j’y ai manqué la rencontre avec le beau-père de “François”. Il en était le proviseur.


-”Nous aurons tout tenté. Attendons encore un peu avant de le mettre en apprentissage ...”


À titre d’essai, mes parents m’avaient tout de même envoyé passer les vacances chez un ostréiculteur du bassin de Marennes. J’avais beaucoup apprécié les expéditions en bateau dans les parcs à huîtres de la Seudre.

                                


Me voilà à Lorgues, inscrit au “Collège Moderne et Technique”. L’adjectif “moderne” était rassurant : on ne me demanderait plus jamais d’étudier le latin ! 


La période qui commençait alors s’avéra très étrange, initiatrice, inoubliable. 

Je fus à la fois très heureux et très malheureux, et ces alternances ne sont-elles pas l’image de la vie ? Comment débuter le récit ? Quelle chronologie, quelle logique , J’eus des moments très forts, très sensuels, très créateurs. Ce fut un véritable, un authentique printemps ... 


                                  


                      Dans un contexte inimaginable, incroyable. Je vécus à la fois les aventures du “Petit Chose” et celles du “Grand Meaulnes”. Je vécus des ivresses à la manière de “Manon des Sources”, des rêveries à la Giono, des emballements dignes de Fabrice del Dongo. Je me trouvais dans le pays des “félibres” ... Je piègeais les grives, comme le petit Pagnol..

                                


                          Lorgues est un gros bourg situé au-dessus de la cuvette des Arcs et de Vidauban. On y est dans la montagnette et près des pins. De là-haut, on dévale vers Le Cannet-des-Maures et le Luc où demeuraient mes parents, puis vers Saint-Raphaël ou vers Soliès. 


On n’est pas bien loin de Barjols où l’on fête “les Tripettes” chaque année, en dansant dans l’église. 

On n’est pas bien loin de Gonfaron ... Vous savez bien, la ville où la population, rangée en file indienne souffle dans le derrière de l’âne avec un chalumeau, pour le gonfler et le faire voler ! Et puis le dernier qui s’est présenté a retourné la paille pour ne pas porter à ses lèvres l’extrémité sucée par les autres ... 

Ah, l’hygiène, mon cher ! 

Fréjus est proche, et Sainte Maxime, Toulon ...



                                

                                  
                              
                  Lorgues s’organise de part et d’autre d’une avenue en pente. Cette avenue, comme il se doit, est bordée des deux côtés de grands platanes. 


               Comme il se doit également, il y a une fontaine qui chantonne nuit et jour, et l’eau des fontaines était potable en ce temps-là. 
               
                Comme il se doit, on boit le pastis et on joue aux boules. Vers midi, la petite ville est écrasée de soleil. Personne ne s’y montre, pas même aux alentours du bistrot dont le patron a fermé le rideau à demie. Il n’y a personne aux abords du petit garage où René Viéto et ses équipiers remisent leurs vélos. 

                Tout en haut de l’avenue, derrière une grille, se dresse la bâtisse carrée du Collège “Moderne et Technique”.


                                  


_”C’était hier, n’est-ce pas ?” m’a dit la serveuse du bar ...


_” C’était hier !”


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