mercredi 17 octobre 2012

MUSÉE BONNARD : MISIA REINE DE PARIS !

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Nous vous avions dit que nous irions au musée Pierre Bonnard, au Cannet, pour voir la nouvelle exposition préparée en association avec le musée d'Orsay.

Disons tout de suite que le musée Pierre Bonnard interdisant la prise de photographies pour se réserver la vente de ses propres éditions : cartes postales, catalogues et autres publications ... Nous n'avons pas pu vous présenter les oeuvres autrement qu'à travers les documents que l'on nous a remis ... Fort aimablement d'ailleurs !




Disons tout de suite, également, que les visiteurs étaient nombreux lorsque nous y sommes allés ... Se croyaient-ils obligés de se montrer connaisseurs et admiratifs, louangeurs même, parfois ? ... 

Pour notre part, nous ne nous croyons tenus qu'à notre propre perception et à la qualité de nos émotions personnelles.
Vuillard est présent, Bonnard un peu, Marie Laurencin, Valloton, Henri de Toulouse-Lautrec ...



Disons que cette exposition nous laisse un goût assez fade ... Ma grand'mère habitait, à Rochefort-sur-mer, non loin de chez Pierre Loti qui donnait dans sa maison d'étranges fêtes travesties ... Ma grand'mère, jeune, ressemblait assez à Misia ( La reine de Paris) ... Mêmes robes, mêmes coiffures abondantes, mêmes postures ... Elle allait aux "bains de mer" à La Baule ...




Société bourgeoise riche ... Lire Marcel Proust pour en saisir la vacuité et le superflus : Agitation mondaine , strass, musique, danse, rêverie ... Dès que cesse la musique, que cesse la danse, les personnages bâillent ou intriguent ... Intrigues érotiques ou intellectuelles : Intrigues cruelles parfois  ... Jeux de société qui ne veut plus penser qu'à la satisfaction de ses sens.

"Ils (les nabis) se détournent du monde primitif
 ou des symboles (Qui avaient été le sujet des oeuvres de Gauguin, leur modèle) pour évoquer la vie quotidienne de la bourgeoisie" . ( Albert châtelet in "Histoire de l'Art - Éditions Larousse)


                       Misia nous attendait, en haut de l'escalier ...

Au total, nous avons beaucoup aimé les lithographies de Toulouse-Lautrec, toujours aussi tendre et cruel ...
Nous avons aimé les deux toiles de Marie Laurencin, lumineuses (maquette du rideau pour "Les Biches"). 
Nous avons marqué un temps d'arrêt devant  un petit tableau de Bonnard : "En yacht", devant un  autre petit tableau de Vuillard : "La nuque de Misia"  ...  
Nous avons montré de l'intérêt pour les portraits de Vuillard : Il s'était spécialisé dans le genre ...


Nous nous sommes interrogés devant une tenture peinte par Bonnard pour la salle à manger de Misia.  Elle évoque le voyage et la Méditerranée ... Est-elle inachevée ou bien le temps et les accidents l'ont-elles dénaturée ?    

En somme, nous avons été assez déçus par notre visite : Nous nous demandions comment il se faisait que Misia, avec les traits qu'on lui connaît, ne fût jamais venue habiter à Cannes, La Reine des Villes et du Strass ... Nous avons appris là qu'elle avait bien demeuré à Cannes, sur les hauteurs de la Croix des Gardes, face à la mer ... Est-ce suffisant pour nous la rendre sympathique ?

Concluons en disant, qu'au fond, cette exposition n'est qu'une présentation documentaire sur les moeurs d'une couche sociale particulière, en une époque particulière ... Cela ne suffit pas à faire de l'ensemble une exposition d'art ... Décadence ?

Il y manque la pensée ... Qui fait l'essentiel de l'homme ! ... À défaut de pensée, l'homme n'est guère plus intéressant que les bonobos que Pierre Bonnard a peints en marge de son évocation du voyage ...


Tant qu'aux techniques de peinture et aux émotions auxquelles elles peuvent aboutir ... Je n'en parlerai guère : Elles ne m'ont que peu touché.
Figuration imprécise, manque de lumière (et c'est ce qui m'a le plus surpris !), empâtements  assez  bitumineux parfois ... 

Nous sommes à l'intérieur d'une salle à manger, la porte s'entr'ouvre ... Une ombre paraît : C'est Misia, mais Misia ... Si le souvenir de l'instant peut émouvoir l'artiste ... Misia ne m'émeut guère : Je n'y vois qu'une ombre !  Il y faudrait plus de chair et plus d'esprit, plus de coeur et d'âme !

Misia ... Je la plains plus que je ne l'admire ... 

J'ai eu vraiment l'impression de voir des croquis, mais seulement des croquis ... Des "instantanés", bons seulement à réveiller, peut-être, l'émotion de celui qui les relevait ...

Pardonnez-moi ... Je n'y mets aucune des formes que peuvent y mettre les critiques ... Je ne suis pas critique d'art : Je n'y mets que de la sincérité !


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