mardi 29 janvier 2019

PASSANT PAR PARIS,,,





À PARIS, DANS LES ANNÉES QUATRE            

VINGTS







                  La Place Royale fut conçue par Henri IV, dit-on. Elle fut achevée sous le règne de Louis XIII. Au centre du square, c'est Louis XIII qui chevauche le cheval de pierre. Un pigeon, souvent, se pose sur sa perruque. 



                 



                  Richelieu habita ici, et Marion Delorme, et, plus tard, Victor Hugo et Théophile Gautier. La Marquise de Sévigné y demeura. Le Capitaine Fracasse traîne toujours sa rapière sous les voûtes puissantes de la galerie. Sur un banc, près des marronniers qui font de l'ombre au cheval du Roi, un homme à cheveux blancs courbe le dos, c'est Monsieur Madeleine, et voici Cosette qui, dans l'allée, saute à la corde. 



                 



                  Dans l'obscurité, sous l'un des porches, deux jeunes gens ont étendu une veste sur les pavés. Un duvet léger, sur leur joue, se dore dans un rai de lumière. Ils jouent un air de Lulli je crois. Une flûte est accompagnée d'une cabrette. Quelques pièces luisent. 



 




                  Derrière les grilles, les tilleuls moussent d'un vert tendre et neuf. Ce sont les tilleuls qui m'on fait venir jusqu'ici : Une polémique que j'avais lue dans quelque revue ... Fallait-il arracher les tilleuls pour rendre à la place son aspect d'origine ? _ On les a conservés. C'est bien, ainsi. Par contre, maintenant que sont sauvés les tilleuls, il faudrait penser à la Place Des Vosges.



 




                  Depuis longtemps Cinq Mars a disparu, qui faisait la cour à Marion. Javert ne guette plus derrière les piliers. " Tra-Tra...", la Marquise s'en est allée vers le boulevard Beaumarchais; les chevaux de sa voiture claquant des fers en passant devant le joueur de cabrette. La soubrette ne se penche plus à la lucarne qui s'ouvre au-milieu du toit bleuté. Les Mousquetaires ne font plus sonner leurs éperons et leurs ferrets.







                   Les toits sont crevés. Au-milieu des façades de brique rose à colombages, j'ai vu des fenêtres borgnes. Certaines vitrines d'échoppes sont aveugles et barrées de planches clouées. Dans le jardin, la pelouse est devenue lépreuse ... Paris ! Oh Paris ! La Place des Vosges est austère et sévère, mais elle est admirable de formes, de grâce et de proportions. 



 


                     Il faut imaginer les façades ravalées, les voûtes réparées, les ardoises remplacées ...



 



                     Un libraire ... Sa vitrine montrant de belles reliures rouges ou moirées, peut-être. Un sellier ... La Galerie de Flore pourrait être conservée. Il faudrait pour cela en changer la porte de verre, dont la poignée est vraiment mal choisie pour l'endroit. Les boutiques des antiquaires ? _ Oui, on pourrait les conserver, surtout celle dans laquelle on vend des armes et des armures ... On trouverait bien quelles boutiques installer encore, qui ne seraient pas déplacées ici ... Et puis on ferait ôter les affichettes de publicité qui sont collées sur les vitrines . On laisserait les tilleuls ... Ou on les enlèverait ... Ce n'est pas l'important, à condition que l'on refasse le jardin ... Gazon ? Entrelacs "à la Française" ? _ Qu'importe, si tout est bien soigné ! ... Ne pas tarder, surtout : Ce sont déjà des taudis qu'il faut sauver. 

 


                    Elle est belle, très belle, la Place des Vosges !




 

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